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"Sortir de l'hypocrisie..."

Publié le 13 novembre 2008 par Sully

Patrick DEVEDJIAN a décidément bien du mal à s’imposer à la tête de l’UMP. Le voilà qui, sans doute lassé de prendre des coups de toute part, appelle à la rescousse le « patron », Nicolas SARKOZY. En effet, celui qui remplit les fonctions de Secrétaire général du parti présidentiel souhaite que le chef de l’Etat redevienne « Président de l’UMP ». Il justifie cette proposition par le fait que « dans toutes les démocraties du monde, le chef de l’exécutif, c’est celui du parti vainqueur. »

Il est vrai que Gordon BROWN (Royaume-Uni), Angela MERKEL (Allemagne), Luis Rodriguez ZAPATERO (Espagne) ou encore Silvio BERLUSCONI (Italie), demeurent chefs de leurs partis tout en dirigeant le gouvernement. En revanche, aux Etats-Unis, Barack OBAMA n’est pas chef du Parti Démocrate, dirigé par Howard DEAN. Alors d’où vient cette différence ? D’un petit détail que semble avoir oublié Patrick DEVEDJIAN : dans toutes les autres démocraties, hormis les Etats-Unis, le chef de l’exécutif n’est pas le chef de l’Etat. Et c’est précisément cette fonction de Chef d’Etat qui oblige à un certain désengagement des clivages partisans. Le Chef de l’Etat représente l’ensemble de la Nation. Il se doit d’être rassembleur et garant de l’unité nationale.
Ceci étant, comme je l’ai déjà signalé dans un précédent billet ("Au dessus de rien...", 7 juillet 2008), Nicolas SARKOZY semble faire peu de cas de cette obligation morale. Selon l’Express, Jérôme CHARTIER, député du Val d’Oise, constate que « le Président de la République reste très présent dans la vie du Parti. » Tous les lundis matin, il réunit à l’Elysée les responsables de l’UMP. L’un des participants à ces réunions, cité par Le Figaro, indique que « les ordres sont précis. C’est lui et presque lui seul qui parle. »
La vérité est peut-être dans l’autre argument de Patrick DEVEDJIAN, qui appelle à « sortir de l’hypocrisie ». Un cadre de l’UMP, toujours dans Le Figaro, estime que le Secrétaire général « théorise jusqu’à l’absurde une situation de fait. » Peut-être essaie-t-il tout simplement de dire à Nicolas SARKOZY : « Soit tu reviens, soit tu me lâches la grappe ! »


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