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Les grandes personnes… nous embêtent!

Publié le 13 novembre 2008 par Magda

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La jeune actrice Anaïs Demoustiers a bien de la chance. Ah, les vacances au pays d’Ikea…

Anna Novion réalise son premier long-métrage avec Les grandes personnes. La musique est chouette, l’image est chouette (merci papa Pierre Novion, chef opérateur génial qui fait une peinture de chaque plan), ça se passe en Suède l’été et il y a de magnifiques garçons, ce qui n’est pas peu chouette non plus.

Mais : le scénario est indigent. Youpi! C’est les vacances! On part dans une maison, tout le monde va trouver l’amour, c’est sûr! Une fille et son père se retrouvent obligés de partager une maison de location en Suède, avec deux femmes mûres. Et comme dans tout scénario maigrelet, on va de coïncidence en coïncidence, tout est tissé d’événements convenus et mal préparés, aucun personnage ne se développe réellement… Bref, ça ne tient la route que par le miracle de l’asservissement du cerveau humain face à n’importe quelle comédie familiale à la française. Comment ce genre si naïf, si conventionnel, si peu iconoclaste subsiste-t-il encore avec autant de succès dans notre pays? On dirait parfois que les réalisateurs (à fortiori cette jeune réalisatrice) n’ont aucune envie de nous raconter de vraies histoires!

C’est donc sur ce scénario de vacances, digne d’un épisode de Plus belle la vie, qu’Anna Novion a bâti son film. Le résultat à l’écran, évidemment, en souffre grandement. Le rythme du film est banal, les personnages conformes aux attentes d’une programmation télé du samedi soir au mois de juillet. Heureusement que Jean-Pierre Darroussin tire son épingle du jeu, comme à son habitude, avec son humour absolument divin. On retrouve aussi la tête à claques Judith Henry, un peu disparue des écrans, rigolote avec son côté mouche du coche. Mais c’est surtout la délicieuse Anaïs Demoustiers qui sauve le plaisir du spectateur en incarnant une minette de seize ans, trop couvée par son papa poule. Avec subtilité, la jeune comédienne apporte une émotion en demi-teinte à tout le film, et son visage de madone auréole la pellicule de sa lumière discrète.

On ne prend pas beaucoup de risques en France aujourd’hui dans le monde du cinéma ; la jeune garde se plie aux attentes du Centre National de la Cinématographie, comme à celles d’un public douillettement installé dans ses préjugés ; les plus anciens recyclent des sujets forts et rebattus (Coluche, Mesrine, etc.) de peur de voir les salles obscures se vider devant trop de créativité. ON S’EMMERDE !

Si vous aimez la Suède, l’été, l’adolescence, mais surtout les belles histoires fortes et le très grand cinéma… regardez plutôt Monika d’Ingmar Bergman. Cinquante-cinq ans après la sortie de ce chef-d’oeuvre, pas une ride n’a osé en froisser la pellicule. Mais nous y reviendrons…

  

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