Magazine France

Sarkozy prépare son G20... sans Obama

Publié le 13 novembre 2008 par Juan
Alors que l'UMP a lancé une pétition nationale, sur son site internet, pour "soutenir le Président" et "contre la crise financière mondiale," Nicolas Sarkozy a exprimé vendredi dernier que l'Union Européenne parlerait d'une seule voix aux prochaines rencontres internationales sur la réforme du système financier mondial. Curieusement, il a fallu trois heures et demi de discussions "intenses et informelles", d'après le président français, pour arriver à ce maigre résultat. «L'Europe ira au G20 avec la volonté de défendre une ligne de transparence et de refondation» (...) «Chacun va devoir prendre conscience de cette nouveauté, l'Europe politique parle d'une même voix » (...) « Le premier ministre anglais Gordon Brown et la chancelière allemande Angela Merkel ont le même point de vue que le nôtre sur la préparation du G-20 » (...) «Il ne s'agit pas de passer à une absence de réglementation à trop de réglementation mais de proposer une nouvelle règle du jeu financier» (...) «J'ai redit à George Bush jeudi qu'il fallait que le G20 de Washington débouche sur des mesures concrètes et opérationnelles et non sur des principes» (source Le Figaro)On peut comprendre que les discussions furent "intenses." Nicolas Sarkozy avait énervé certains de ses homologues européens il y a quelques jours en souhaitant explicitement la mise en place d'un gouvernement économique européen... qu'il se voyait volontiers présider à l'issue de la Présidence français en janvier prochain. Mardi dernier, Jean-Claude Juncker, le premier ministre luxembourgeois, avait désavoué Sarkozy. Celui qui dirige l'un des paradis fiscaux européen, le Luxembourg, avait mal supporté l'idée du président français: «Je pense qu'il serait peu utile d'institutionnaliser un Eurogroupe au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement». Vendredi dernier, le premier ministre tchèque a voulu relativiser l'unanimisme européen promu par Sarkozy, parlant d'un un "mandat vague" en raison des divergences des 27. Dimanche, les ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 se sont réunis à Sao Paulo (Brésil), avant le prochain sommet de Washington en fin de semaine. Exercice de belles déclarations, sans réelle décision. Un coup pour rien ? D'après Christine Lagarde, ce G20 a affiché une convergence de vues, malgré les réticences américaines de procéder à une réforme de fonds. Mercredi, les bourses ont "dévissé" à nouveau. Les mauvaises nouvelles s'accumulent telles les rumeurs de faillite de General Motors, puis le licenciement d 9 500 personnes chez DHL. pire, l'administration Bush semble changé de fusil d'épaule : le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a en effet annoncé, mercredi 12 novembre, que le gouvernement renonçait à son plan de rachat d'actifs invendables des banques, estimant qu'il était plus efficace d'investir directement dans le capital de ces établissements. C'est là tout le paradoxe. La crise impose de parler rapidement des réformes. Mais l'administration Bush est encore à l'oeuvre jusqu'au 20 janvier, date de la prise de fonctions de Barack Obama. En Europe, Nicolas Sarkozy presse pour entamer ces grandes conférences internationales tant qu'il préside le Conseil Européen... jusqu'en décembre. L'un se traîne, l'autre se presse. Malheureusement, même à l'UMP, on ne sait pas encore tout : G20, un rendez-vous historique par ump&alt;=rss

Retour à La Une de Logo Paperblog