Sa-voaaaaa

Par Maigremont

C'est l'ami Jean-Luc qui nous a envoyé un panier garni en provenance directe de sa Savoie, afin d'aborder les blancs et les rouges de cette très belle région. On y fait pas que du fromage, du ski et des fractures l'hiver ! On y fait aussi du vin et du bon (en tout cas avec les producteurs qui ont élaborés ces flacons qui se retrouvent sur la table ce soir).

Hors thème pour se mettre en jambe mais surtout en gosier, un Touraine Azay-le-Rideau 2005 de Pascal Pibaleau : un blanc très minéral, pas trop typé chenin pour commencer. C'est tendu en bouche, feuille et fruits secs avec un pannel exotique typique cette fois-ci du chenin. C'est bon et bien fait.


A nous les descentes savoyardes, pendant que Manu lui attaque les montées de la Réunion : il manqué la réunion mensuelle du cercle pour faire la "Diagonale des Fous". L'équivalent de 8 marathons et 8500 mètres de dénivellés : bravo Manu !


des nouvelles de Manu par téléphone qui court depuis déjà plus de 20 heures !

La robe est très claire. Le nez "sauvignone" avec agrumes et écorce d'orange. L'attaque est légèrement perlante assez fluide, citronnée avec une acidité plutôt haute. Un vin vif, mais agréable et justement fait. C'est Jacques Maillet qui fait cet "Autrement" 2007, cépage Jacquère (7,50 €).

Notre 2ème savoyard possède une robe déjà plus dorée. Nez beurré, miel, patisserie, nougat : pas mal de gras finalement. Le début de bouche est mollasson, la rondeur s'installe ensuite avec une belle longueur, malgré une amertume qui prend le dessus en milieu. C'est un Chignin-Bergeron 2002 de Gilles Berlioz. Pas mal fait, mais peut-être un peu cher (20 €).

Belle robe dorée pour ce dernier blanc. Superbe nez complèxe, typé floc de Gascogne, raisin de corinthe, ananas sec, fenouille, gingembre... Bouche tout en rondeur et pâtinée, d'écorce d'orange, grillée. Le tout est supporté par une acidité constante. Superbe d'équilibre, Brigitte compare ce vin à un Tokaji de Hongrie (cépage Furmint). Et pour cause, bravo à elle, c'est une Roussette de Savoie, Marestel 1995 cépage Altesse (parenté au Furmint en effet) de Noël Dupasquier. C'est diablement bon et il confirme l'aptitude de ce vin à vieillir (13,50 €). Et avec la mandarine givrée en fin de repas, c'était pas loin d'être le Nirvâna !

La robe suivante est rouge vif. Nez très gourmand de fraise écrasée, fruits rouges et violette sur une trame épicée. La bouche présente une ossature végétale, mais est entourée d'un magnifique fruit croquant, encore avec cette trame épicée. De la gourmandise à l'état pure ! C'est un Arbin Mondeuse 2004 des fils de Charles Trosset. C'est très bon, c'est un vrai vin de potes (9,50 €).

   

On tombe alors sur une couleur un peu plus évoluée. Le nez est sérieux, droit, d'encre d'école, avec une jolie dose fruitée et d'épices qui donne de la profondeur. Ca pinoterait presque. La bouche se montre juteuse encore, croquante. Petite finale végétale. C'est bien fait et c'est encore une fois très bon. C'est au tour de Gilles Berlioz et de sa Mondeuse 2002 de s'offrir à nous. 14 €, ça les vaut largement.

On termine cette série Savoie sur un vin dont la couleur très évoluée est presque trouble. Le nez est très écurie. C'est malheureusement bouchonné pour cet Arbin Mondeuse 1996 des fils de Charles Trosset.

Des blancs qui savent vieillir (magnifique Marestel 95) et des rouges gourmands à souhait dans leur jeunesse, telles sont les conlcusions que l'on peut tirer de cette soirée. Il est vrai que la crème des producteurs était montée ce soir là en Normandie.


Passons maintenant à une découverte. Un Côtes du Rhône rouge 2007 du doux nom de Mantes. Un domaine créé en 2006 par Pierre Doumenge à Sérignan du Comtat non loin d'Orange.

1 ha 70 majoritairement de Grenache (60 %) et de Cinsault (30 %). Les vignes sont âgées de près de 40 ans et seront complétés par du Brun Argenté planté cette année. Un domaine si jeune et déjà les meilleures attentions pour ce vin : Pierre vendange manuellement, élève pour moitié son vin en cuve et l'autre en fût de plusieurs vins. Pas de collage ni filtration et mise en bouteille avec de très faibles doses de souffre.

Mantes 2007 : Belle couleur rouge vive et profonde. Ce qui l'emporte au premier nez, c'est une sensation de caramel, mais avec beaucoup de fruits et une pointe alcooleuse. L'ensemble est agréable et harmonieux. La bouche est très mure, juvénile, puissante. Les tanins sont encore fermes mais devraient se fondre dans quelques temps.

Pour un premier coup d'essais, Pierre l'a transformé avec une réussite qu'il souhaitait de qualité tout en ayant le minimum de contraintes. Nous lui souhaitons bonne chance pour la suite de l'aventure, qui devrait, comme il l'a annoncé, voire quelques amménagements significatifs quant aux traitements employés à la vigne, signe encore d'une recherche d'amélioration continue.

Avec ça qu'est-ce qu'on mange ? Quelques petites choses à base de poisson, blinis crevettes et ses crevettes, une énorme raclette (fromage de raclette, Reblochon, Morbier et Bleu de Gex) et pour finir une salade de fruits en verrine, glace vanille maison et une mandarine givrée maison ! Merci Brigitte...

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