A la périphérie de plusieurs villes du Maroc, des agriculteurs, malgré la loi, utilisent des motopompes mobiles pour irriguer leurs champs à partir du canal des eaux usées.
Ainsi, ce sont 7.000 ha de champs cultivés autour de centres urbains qui sont irrigués d’eaux usées non traitées. La loi est claire sur la question: en cas de flagrant délit, les agriculteurs fautifs sont passibles de poursuites judiciaires et leur motopompe confisquée.
Selon Omar Assobhei, professeur à l’université Chouaib Doukkali d’El Jadida et coordonnateur local du programme Medaware, «le risque sanitaire de cette pratique dépend du type de culture.
S’il s’agit de salades ou de légumes consommés crus, il y a danger pour la santé humaine. Dans le cas de l’arboriculture ou des cultures de céréales, de fourrages..., il n’y a pas de risque», explique-t-il.
Medaware, projet financé par l’Union européenne, a été justement mis en place au Maroc pour remédier à la situation. Initié en 2003, il est arrivé maintenant à terme.
Ce programme, qui s’est étalé sur cinq ans, consiste en le développement de systèmes urbains de retraitement des eaux usées et leur réutilisation à des fins agricoles.
A ce titre, il convient de signaler qu’au Maroc, à fin 2005, à peine la moitié des 72 stations de traitement d’eaux usées existantes est opérationnelle. Conséquence: sur les 600 millions de m3 d’eaux usées annuelles, moins de 8% sont traitées, soit environ 45 millions de m3.
Cette pratique d’irrigation des terres agricoles avec des eaux usées non traitées a été soulignée par un rapport de l’IWMI (Institut International de Gestion de l’Eau) lors de la Semaine mondiale de l’eau à Stockholm en aout 2008, comme nous l'expliquons dans notre article du 2 septembre.