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L'Acte d'amour

Publié le 15 novembre 2008 par Iti1801

L'Acte d'amourEn même temps que Le Vampire de Ropraz, ma « douce et tendre » avait emprunté ce petit livre. Au début, je n'ai pu m'empêcher de sourire en lisant le titre, voire de me moquer. Puis, la quatrième de couverture m'a insidieusement séduit. Que voulez-vous ? Il suffit que ça parle d'Asie (en l'occurrence du Japon ici) pour que je me mette à (vouloir) rêver... Et puis, un peu de romantisme de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.

Grossière erreur ! Je suis tombé sur le pire livre de l'année ! Que dis-je ? Le pire livre que j'ai jamais lu ! Il fallait bien que ça arrive, tant j'avais été enchanté par ceux que j'avais dévorés. Je pensais avoir touché le fonds avec La Possibilité d'une île (j'avais prévu d'en parler, mais la procrastination m'est une maîtresse décidément trop fidèle)., mais là, c'est pire ! C'est vous dire l'abîme qui est atteint (car la dernière partie de La Possibilité sauve un peu ce nauffrage).

L'histoire, pourtant, se présentait (à peu près) bien : après la mort de son père, une jeune femme, qui vit et enseigne au Japon, s'éprend d'un homme qu'elle n'avait rencontré qu'une unique fois auparavant. Commence alors un échange épistolaire et de courriels (c'était aux débuts de la démocratisation de l'internet, à la fin du siècle dernier donc), doublé d'une relation à distance.

Je m'attendais à une histoire pour le moins classique, pour ne pas dire basique, et voilà que je sombre dans une écriture nombriliste vraissemblablement expérimentale. Dès le début, c'est douloureux. Ça veut peut-être ressembler à de la poésie en prose (dans le meilleur des cas) mais on en est très loin.

On rentre. Il pleut. Il pleut tout le jour.
La journée pourrait être plus morose.
Tu repars demain.
Mort rose.

Et vas-y aussi que je te parle de mon père, et vas-y que je suis à ce point attristée (quand le complexe d'Antigone perdure plus que de raison...), et vas-y que je deviens boulimique, et vas-y que je vais voir un psy... Entendons-nous bien j'ai rien contre les pessimistes ou les dépressifs ou quelque catégorie désespérée que ce soit – bien au contraire ! – mais qu'on y mettre un minimum de style ou de gueule que diable !

Sans compter que ça suinte « l'intellectualisme » faussement détaché (et que je te cite CIORAN ou PEREC ou ARAGON et je passe les poètes japonais, comme si de rien n'était), qui donne une impression de prétention plus qu'autre chose. Là encore, je n'ai rien contre une certaine forme de snobisme intellectuel (bien au contraire ! Quel plaisir d'être parmi les happy few ) mais qu'on y mette au moins un semblant de forme !

J'allais oublier qu'on se laissait aller parfois aussi à quelque envolée pour le moins salace :

Je te vois encore et toujours la croupe offerte - comme une chienne - , disais-tu. Je te vois abouchée à ma queue, et moi sous toi à ta fente, centre de tout.

Peut-être pour inciter le chaland à poursuivre... pour ma part, j'avais la désagréable impression que ça sonnait faux, que ça n'allait pas avec l'ensemble du texte.

Malgré tout, j'ai eu le secret – et vain – espoir de penser que tout ça valait la peine d'être lu, et je suis allé jusqu'au bout. Mais, même la fin ne rattrape rien : alors qu'elle va rejoindre son amour en France via le transsibérien, elle a une ultime coucherie avec un jeune voyageur rencontré quelques jours plus tôt à peine... Etait-ce vraiment bien la peine ? Non, je ne pense pas. Les quelques descriptions de pays traversés suffisaient amplement.

C'est suffisamment rare pour être souligné : on l'aura compris, voilà un livre que je déconseille fortement !

Si j'avais pour habitude de noter, je mettrai sans état d'âme aucun un 2/20. Pour le papier et l'encre...


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