Think tanks de gauche ?

Ogien Ruwen - 16/11/2008

Les think-tanks sont censés être des clubs de réflexion pour nourrir les partis politiques en mal d'idées. Or, la Gauche aujourd'hui est cruellement en mal d'idées, ce qui lui est fort préjudiciable pour une reconquête du pouvoir.

Nous nous sommes penchés sur la compilation de Frédéric Joignot dans " le Monde2 " du 23 août 2008 en essayant de voir s'il y avait une idée importante que notre site n'aurait pas relayée.

L'auteur y fait référence à quelques personnalités connues qui œuvrent dans différents sites :

Eric Maurin, Jean Peyrelevade, Patrick Weil, Pierre Rosanvallon,: Le cercle de l'ENS du PS

Pascal Lamy le directeur de l'OMC, Philippe Crouzet, le directeur adjoint de Saint Gobain, Laurent Joffrin. les

Le manifeste de la fondation Copernic

Deux grandes mesures sont mises en avant dans l'article : le non -cumul des mandats électifs, et la reconnaissance d'un statut institutionnel de l'opposition.

Nous avons ; pour notre part, suggéré une modification radicale des modes de représentation dans un article sur les présidentielles (permettant, via Internet, à de simples citoyens de pouvoir se présenter sur la base d'idées à concurrence de 10 % des élus, pour commencer).

Nous avons fait des propositions très précises en ce sens dont l'une est d'instituer immédiatement la possibilité pour de simples citoyens de se présenter à la députation sans passer par la barrière des partis (en subissant des épreuves initiatiques bien sûr)

Des citoyens non seulement ne cumuleraient pas les mandats, mais seraient investis pour un seul mandat, parce qu'ils auraient à cœur d'assurer leur succession plutôt que de pérenniser leurs jobs et auraient donc au cœur de leur projet le souci de transmettre leur philosophie.

Regardons de plus près sur la fondation . Elle regroupe Philippe Aghion professeur à Harvard- nobélisable, Michel Wieviorka sociologue à l'EHESS, Daniel Cohen économiste à l'ENS, ainsi qu'Olivier Duhamel.

Aghion a montré qu'un pays qui ne décolle pas économiquement s'il reste éloigné de " sa frontière technologique " ne peut pas résister à la concurrence internationale.

Pour lui, il faut investir dans l'économie de la connaissance. Cela doit être la ligne numéro du budget d'un pays comme le nôtre.

Mis à part que cela fait vingt ans que Thierry Gaudin, membre éminent de notre comité de rédaction, le dit avec d'autres dont nous relayons les propos, il serait grand temps de se demander pourquoi cela n'avance pas.

De plus, il faudrait un état facilitateur remplaçant l'état providence (le terme facilitateur a été utilisé par le livre collectif " A l'école du possible ", il y a plus de dix ans pour désigner le virage à faire dans les mentalités).

L'apprentissage tout au long de la vie est un deuxième axe de réflexion de Philippe Aghion

On est vraiment content de l'apprendre, cela fait des décennies que tout le monde est d'accord là dessus. Mais personne n'est d'accord sur le contenu de l'apprendre.

Passons à Thomas Pekety qui réclame un impôt unique, un barème progressif prélevé à la source. Quid des paradis fiscaux ?

Un des points faibles de tous ces clubs, c'est qu'ils sont constitués d'intellectuels qui ne sont pas sur le terrain (et ne sont pas liés à des gens de terrain). Et sur le terrain, il y a toujours trois forces : l'une qui est contestataire de tout a priori, l'autre qui est plus constructive et minoritaire et une troisième qui s'en " tape ", veut sa paye et pas d'emmerdements.

Une politique courageuse aujourd'hui serait de donner des forces au courant constructif.

Nous laisserons la conclusion à Thierry Gaudin.

" Mais pourquoi croire, en ces organisations qui sont pour la plupart faites pour produire un prêt- à -penser utilisable lors de la prochaine campagne électorale. Il n'y a pas vraiment de raison que ce qu'ils disent soit d'une utilité quelconque pour le citoyen.

Ce qui est utile se trouve du côté des pratiques. C'est à partir de savoir-faire que peuvent se construire les sagesses.

Par exemple, il est inutile de " dire " qu'il faille investir dans la connaissance ou dans le maniement des outils informatiques. Mais il est utile de monter un site qui explique concrètement comment faire.

Et du point de vue du site c-possible, la mise en relation d'expériences réussies, comme le font les EXPLOR CAMP, le RAN et quelques autres en serait une illustration. "