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Dimanche 2 novembre 2008, suite portugaise

Publié le 16 novembre 2008 par Memoiredeurope @echternach

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Voilà, j’ai un peu l’impression d’écrire un palimpseste sur le Portugal, en tentant d’effacer mes écritures passées pour revenir au présent. 

Il aura fallu une très longue journée, ce samedi, pour parcourir les alentours, les salles, les couloirs, les chapelles, les nefs majestueuses, les cloîtres, les jardins et contempler les façades  et les sculptures du couvent du Christ Roi de Tomar, les découpes somptueuses du couvent de Batalha ou pour se faire à l’austérité sombre de l’Abbaye d’Alcobaça. Et j’ai seulement envie de mettre en place une galerie de photographies devant un trop plein d’informations à rapporter. Parfois trop de visites, tuent la connaissance.

Mais il s’agissait pourtant de comprendre – d’abord - comment ces trois sites là peuvent constituer une offre touristique. La réponse est évidente : ils sont en effet complémentaires, mais ne peuvent s’accumuler dans la compréhension ordinaire dans si peu de temps. Chacun est un monde dont la topologie révèle un discours implicite : là, la cérémonie, ici, le sens du pouvoir, là encore, le lieu de l’étude, puis les cuisines et le chauffage central et l’économie d’un mode clos où des centaines de religieux partagent une pensée.

Du couvent de Tomar j’ai déjà dit toutes les certitudes révélées, dans le croisement de l’histoire et du temps, entre Terre Sainte et Découvertes.

A Bathala, c’est de la confrontation avec l’essence du Portugal dont il est question. Chaque citoyen portugais vient ici dans une sorte de pèlerinage historique en se remémorant ce qu’il a appris de l’année 1385 lorsque Joao Ier, sous l’égide de la Vierge à laquelle il a promis une église en cas de Victoire, s’oppose aux armées espagnoles. Batalha naît de la bataille d’Aljubarrotaet un monastère se dessine en 1388 sous les doigts d’or de l’architecte Alfonso Domingues. Le style gothique et le style manuélin s’y épanouissent. La fierté portugaise s’y perpétue.

Quant à Alcobaça, la Reine Morte y survit…je peux réimprimer là un texte déjà écrit il y a un peu plus d’un an. Mais il faudrait bien entendu dire plus, d’autant plus que cette fois, j’ai visité l’intérieur.

Si le temps me manque ce soir pour écrire et retracer aussi la longue promenade de ce dimanche midi dans le Bairro Alto et le quartier de Chiado, je me dis que ce n’est que partie remise, pour ponctuer la semaine qui vient sur les routes de la Géorgie et créer un écho entre deux pôles de l’Europe, si je trouve à une liaison internet.

Sur le mur d’un coin de rue à Lisbonne, Pessoa se découpe, dans la force de son verbe étrange : « Toute la création est fiction et illusion. La matière est une illusion pour la pensée ; la pensée est une illusion pour l’intuition ; l’intuition est une illusion pour l’idée pure ; l’idée pure est une illusion pour l’être. Dieu est le mensonge suprême. »

Je ne suis sans doute que le cent millième à reproduire la citation. Mais pour le coup, elle vient rider l’eau de mes interrogations, comme un gros caillou lancé de loin. 

Le discours définitif sur l’itinéraire portugais est encore à venir.

Photographies : couvent de Tomar, chapelle à Alcobaça, couvent de Bathala. 


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