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Les Troyens 2

Publié le 17 novembre 2008 par Porky

Deuxième partie : Les Troyens à Carthage – Acte III – Après une nuit d’orage, le peuple de Carthage célèbre le retour du beau temps et accueille Didon, sa reine, venue récompenser les laboureurs, les matelots et les constructeurs dont le savoir-faire a permis à Carthage de s’élever promptement. Mais le danger subsiste : les carthaginois ont dû fuir Tyr afin d’échapper à la tyrannie de Iarbas ; sauront-ils résister à ses furieux assauts ? Didon remet un présent à chaque corporation puis, demeurée seule avec sa sœur Anna, elle avoue ressentir une tristesse étrange et inexplicable. Anna lui prédit que bientôt, elle tombera amoureuse mais Didon veut rester fidèle à la mémoire de Sichée, son époux défunt. On annonce l’arrivée d’une flotte inconnue qui demande asile. Didon ne peut refuser ce qu’elle-même implora naguère. Conduits par Ascagne et Panthée, les Troyens se présentent. Alors que Didon se flatte d’accueillir des hôtes si fameux, Narbal, son ministre, vient lui apprendre que les troupes de Iarbas s’apprêtent à attaquer Carthage désarmée. Enée, qui s’était jusque là cantonné dans l’incognito le plus total, se nomme et demande à Didon, au nom des Troyens, la permission de se battre pour elle. La reine accepte, séduite malgré elle. Enée confie Ascagne à Didon puis Troyens et Tyriens s’unissent pour exalter le combat qu’ils vont mener.

Acte IV – Premier tableau – Scène entièrement musicale. Une forêt aux environs de Carthage. On entrevoit deux Naïades qui disparaissent aussitôt. Des trompes retentissent au loin, des chevaux s’approchent. Ascagne traverse la scène au galop tandis que l’orage éclate. Didon, qui a revêtu la tenue de Diane chasseresse et Enée apparaissent et se réfugient dans une grotte. Nymphes et faunes crient « Italie ! » puis les faunes exécutent des danses grotesques. La foudre tombe et l’orage s’éloigne.

Deuxième tableau - Plus tard, au crépuscule, dans les jardins du palais de Didon. Narbal confie ses inquiétudes à Anna : la reine ne s’inquiète plus des affaires de l’état et passe désormais son temps en chasses et festins. Anna se moque de lui : Didon aime, elle est aimée. Certes, Enée doit aller en Italie, mais l’amour est plus fort que les dieux. Didon parait, suivie de ses intimes et d’Enée. Des esclaves viennent interpréter des danses lascives. Didon fait cesser ce divertissement qui l’indispose et demande au poète Iopas de changer une chanson. Elle n’écoute que deux strophes et l’interrompt, priant alors Enée de poursuivre son récit des malheurs de Troie. Qu’est devenue Andromaque ? Enée lui apprend qu’elle a épousé Pyrrhus, le fils d’Achille, le vainqueur d’Hector. Didon est troublée par cette révélation mais elle lui ôte ses derniers remords. Puisque Andromaque elle-même a failli au devoir de fidélité à l’époux mort, elle peut bien, elle aussi… Ascagne, par jeu, retire du doigt de la reine l’anneau de Sichée, sous le regard amusé d’Anna. Enée invite Didon à venir respirer les soupirs de la brise du soir. Tous célèbrent la nuit et la mer. Puis, restés seuls, Didon et Enée unissent leur ivresse amoureuse dans un duo au terme duquel ils s’éloignent, enlacés. Mercure apparaît et frappe le bouclier d’Enée tout en s’écriant par trois fois : « Italie ! »

Acte V - Premier tableau – La nuit, quelques mois plus tard. Dans le port de Carthage, Hylas, un jeune matelot troyen, juché en haut d’un mât, chante sa patrie lointaine avant de s’endormir. Panthée avertit les chefs troyens de se préparer au départ : les dieux en colère envoient des signes effrayants, des ombres ne cessent de crier « Italie ! ». Deux soldats se moquent de cette idée d’aller affronter la mort dans un pays inconnu alors qu’ils sont si bien à Carthage. Enée apparaît, très agité. Il est déchiré entre son amour pour Didon et son devoir qui l’oblige à partir. Le désespoir de la reine l’accable. Il jure de lui dire un dernier adieu, quoi qu’il puisse lui en coûter. Les ombres apparaissent : Priam, puis Chorèbe, puis Cassandre, puis Hector lui ordonnent de partir sur le champ. « Il faut vaincre et fonder. » Enée fait réveiller ses hommes, hâte les préparatifs. Surgit Didon, inquiète de cette précipitation. Elle comprend ce qui se passe, accuse Enée d’ingratitude, malgré les protestations du héros. L’hymne troyen résonne : Didon se reprend et dans un mouvement de colère, maudit Enée pour son vain désir de gloire et sa monstrueuse piété. « Monstre de piété ! Va donc, va ! Je maudis et tes dieux et toi-même ! » L’acte se termine par le cri des Troyens : « Italie ! »

Deuxième tableau : Revenue dans ses appartements, Didon supplie Anna d’aller plaider sa cause auprès d’Enée. « Va, ma sœur, l’implorer… » Qu’il lui accorde au moins encore quelques jours de répit. Mais des voix lointaines annoncent le départ des Troyens. Didon, folle de rage, envisage de se jeter à la poursuite d’Enée, de lui faire subir les plus monstrueux châtiments, puis se calme, et, accablée, demande qu’on prépare un sacrifice aux dieux infernaux qui assurent l’oubli. Elle exige de rester seule et donne alors libre cours à sa souffrance : elle se prépare à mourir et fait ses adieux à sa ville, sa sœur, son peuple, évoquant pour la dernière fois le souvenir d’Enée et « les nuits d’ivresse et d’extase infinie »… C’est un des plus beaux airs de la partition, qui n’en manque pas.

Dernier tableau : On a élevé un bûcher dans les jardins du palais et on y a placé les souvenirs laissés par Enée. Les prêtres de Pluton invoquent les dieux de l’Enfer. Didon gravit les marches du bûcher, y jette son voile et la toge d’Enée, puis, après avoir prédit la revanche d’Hannibal, se saisit de l’épée de son amant et s’en frappe. Mais au moment de mourir, elle a une dernière vision : « Ah, du destin ennemi… Carthage périra… Rome ! Rome ! Immortelle… » Elle meurt sur ce dernier mot. Le « mot de la fin » est laissé au peuple carthaginois qui lance une malédiction sur Enée et ses descendants, tandis que retentit la Marche Troyenne qui deviendra le chant de triomphe des Romains.

Vidéo 1 : Acte III final - Le duo d'amour - Gary Lakes (Enée) - Kathryn Harries (Didon) - Lyon, Festival Berlioz 1987. C'est avec une certaine émotion que j'ai découvert cette vidéo car j'ai eu la chance d'assister à la générale de la deuxième partie "Les troyens à Carthage" lors de cette série de représentations. C'était magnifique.

 Vidéo 2 : Kathryn Harries chante les adieux de Didon - Lyon, festival Berlioz 1987


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