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Du blogueur d’entreprise au point de bascule

Publié le 25 juin 2007 par Arnaud Briand

Je viens de terminer l’excellent ouvrage de François Nonnenmacher, intitulé “Blogueur d’entreprise”, aux éditions d’Organisations. La dynamique des blogs m’intéresse hautement, et sa vision du blogging est d’autant plus captivante qu’elle se place bien au-delà de la technique, pour aborder ses valeurs (ouverture, authenticité, interactivité, spontanéité). Fort de son expérience chez Cap Gemini, on y apprend notamment que François Nonnenmacher a joué un rôle notable dans la refonte du site, en confiant le design à Douglas Bowman, un designer de San Francisco au talent incroyable.

Un blog n’est rien d’autre qu’une conversation, un dialogue sincère et authentique; l’auteur nous fait partager les succès et ratés de certaines sociétés américaines et françaises (avec le célèbre Journal de ma peau de L’Oréal), et classifie les différents types de blogs en fonction de leurs objectifs (blogs de patrons, blogs experts, blogs de salariés, blogs officiel, shift-blogs, blogs projets, blogs événementiels, etc.). Si la blogosphère vous intéresse, cet ouvrage, et celui de Debbie Weil, devraient susciter votre curiosité.

Et, une fois cet ouvrage terminé, je crois que le livre de Malcolm Gladwell, intitulé “Le point de bascule”, vous titillera. En effet, François Nonnenmacher nous parle (pages 239 à 244) de ce point de bascule, selon lequel des changements mineurs peuvent avoir des conséquences majeures. Je ne l’ai pas encore lu, mais ce comportement social fait étrangement écho aux thèses mimétiques de René Girard.

Comment un ouvrage, écrit par un inconnu, devient un best-seller ? Pourquoi le bouche-à-oreille est un canal si puissant ? Pourquoi ? Malcolm Gladwell montre que des changements mineurs, minutieusement planifiés et mis en œuvre, peuvent provoquer de véritables épidémies sociales. Décrivant les oiseaux rares, ces individus exceptionnels qui propagent la tendance, et s’attardant au pouvoir insoupçonné d’infimes éléments de contexte, il explique comment se produit la contagion. Rien ne résiste à son analyse : modes vestimentaires, tabagisme, publipostage, idéologie religieuse, société de haute technologie …

Malcolm Gladwell classe ses oiseaux rares ou déclencheurs en trois catégories :

  • les connecteurs, ceux qui, par leur activité sociale, sont au coeur des événements. Les connecteurs ont une grande propension à établir des liens avec et entre les gens, ce qui leur permet de parler à un très grand nombre de personnes. Toutes ne le suivront toutefois pas forcément.
  • les mavens, qui s’imposent comme les dépositaires de l’information, c’est-à-dire la ressource essentielle de notre économie de la connaissance (”knowledge management“). François Nonnenmacher l’écrit ainsi :

    “Ils ne se contentent pas d’apprendre, ils veulent communiquer leur savoir à leur entourage. C’est leur motivation à se rendre utiles qui les rend efficaces, et les gens confèrent du poids à leur opinion désintéressée et experte. Un maven est un professeur, mais aussi un éternel étudiant. C’est un courtier en information; il partage et négocie son savoir. Dans une (économie) de bouche-à-oreille, il ne va parler à autant de personnes qu’un connecteur, mais il le fera de manière tellement insistante que toutes finiront par essayer ce qu’il conseille”.

  • les vendeurs, dont la capacité est de de réussir à persuder ceux qui hésitent encore à croire au message.

Dans l’ère du bouche-à-oreille (que Jean-Noël Kapferer a traité dans son livre : Rumeurs, Le plus Vieux Média du Monde), les déclencheurs font partie intégrante des changements sociaux …

Liens vers les sites des sources citées :

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