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Du grand écart entre les paroles et les actes

Publié le 18 novembre 2008 par Enzodaviolo

L’un des chevaux de bataille de tout bon libéral qui s’assume, est celui de la lutte contre les supposés gaspillages des fonctions publiques, au moins au niveau de l’affichage, comme si ce mal était nécessairement inhérent au fonctionnaire.

C’est ainsi qu’au nom d’une meilleure efficience des dépenses publiques, sujet aussi racoleur que consensuel auprès de l’opinion, on supprime des emplois à tout va, on regroupe par principe, on contrôle sans moyens.

On notera l’absurdité qui consiste à vouloir lutter contre des gaspillages et ne pas se donner les moyens du contrôle d’une meilleure utilisation de l’argent public, mais cette contradiction en implique une autre majeure.

Car voyez-vous, chez les libéraux, toute la stratégie politique est fondée sur un leurre, celui qui consiste à marteler des principes, à communiquer sur leur grandeur, mais dans les faits, à ne pas s’appliquer à soi-même ce que l’on souhaite appliquer aux autres.

On pourrait exiger une certaine cohérence lorsqu’on souhaite réduire le poids de la dépense publique dans un objectif d’amélioration de son efficacité, or que constate-t-on actuellement, tout l’inverse !

Tout bon gestionnaire public qui souhaiterait pourvoir maîtriser l’argent qu’il injecte dans l’économie, mettrait en place des garde-fou imparables qui lui permettraient de mesurer l’impact efficient celui-ci. Or à quoi assiste-t-on avec la crise financière et ces secteurs entiers de l’économie aux abois qui réclament aujourd’hui les aides d’états qu’ils fustigeaient hier ?

On voit un Etat Français balancer de la subvention sans contrôle, accorder de la caution sans contre-partie, mais sans jamais n’envisager un seul instant que c’est en prenant le contrôle des entités qu’il arrose, qu’il pourra vérifier la bonne utilisation et l’efficacité de l’argent injecté.

On assiste en quelques sortes à la distribution d’étrennes avant l’heure, au nom de l’urgence économique, sans qu’un seul des principes habituellement claironné ne trouve un début de mise en œuvre effective. Il n’est pas étonnant alors de constater que l’on se bouscule au portillon pour toucher sa prime de fin d’année en arguant de profits en baisse ou pire de faillite en ligne de mire pour obtenir le pactole tant convoité car si peu conditionné !

Je vois dans ces modes de fonctionnement, tout sauf un hasard, tout sauf une incapacité à gérer correctement les difficultés à venir, mais bien la constance de l’action libérale, celle qui consiste à faire payer quelques bouc-émissaires (fonctionnaire gaspilleurs, chômeurs fainéants, salariés qui ne bossent pas assez), pourtant la majorité de la population, pour servir les possédants, ceux qui peuvent s’absoudre de tout contrôle de notre argent, ceux que l’on supplie dans la rue de redistribuer les bénéfices quand les actionnaires se gavent, mais qui viennent pleurer quand ces derniers se plaignent de résultats en baisse en appelant à l’intérêt général pour sauver leur mine d’or désormais taries par leur faute.

Oh bien sûr, quelques mesurettes judicieusement saupoudrées dans les médias viennent donner l’illusion que l’Etat libéral  s’occupe du plus grand nombre quand des milliards sont injectés sans contrôle décisionnel sur leur utilisation.

Ce grand écart entre paroles et actes est totalement volontaire, il est appuyé par une armée de soutien médiatique totalement contrôlée, il serait juste temps que chacun se rende compte de la mascarade qui détruit notre quotidien.


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