Magazine Culture

Episode 16 : Jean-Claude Brialy

Par Michel Crémadès

L’actualité fait que mon épisode du jour aura un petit goût de tristesse.

Jean-Claude Brialy nous a, lui aussi, quitté.

 J’ai eu le grand plaisir de jouer dans son théâtre des Bouffes-Parisiens en 1994-1995 dans la pièce de Neil Simon « Drôle de couple »,  mise en scène de Bernard Murat, un monsieur dont je vous parlerai plus tard.

Belle distribution: Marie-Anne Chazel, Clémentine Célarié, Annie Grégorio, Christian Bujeau (Dentiste des Visiteurs), Arielle Séménoff, Sylvie Flepp (Plus belle la vie), Julie Arnold…

Jean Claude Brialy était un directeur de théâtre heureux car les réservations allaient bon train. Il regardait le ciel l’après-midi et comme Jean-Michel Rouzières, grand directeur de théâtre lui aussi, lorsque le temps était menaçant,  il aimait dire :

« Temps magnifique pour le théâtre » !

J’apprends un jour par un ami proche que mon « idole » Michel Platini voulait venir voir la pièce avec sa femme et deux amis. Je vais voir Jean Claude le jeudi matin afin de lui demander quatre invitations pour le vendredi soir. Il sourit gentiment puis manque de s’évanouir, en effet c’est, avec le samedi, les deux soirs où les invitations sont à proscrire totalement.

L’après midi, il me passait un coup de fil chez moi pour m’annoncer qu’il laissait quatre places au nom de Platini le lendemain soir à la caisse.

J’ai souvenir de la tournée pour cette même pièce en Corse. Il était là accablé car nous jouions en extérieur et il pleuvait comme « vache qui … ».

D’un coup il s’est levé, a pris la vache par les cornes, a fait démonter le décor qui était entièrement bâché afin de le faire installer dans une église…

Mais oui !

Nous avons joué « Drôle de Couple » dans une église en Corse !

Après les représentations à Ramatuelle, ou par l'Association du festival d'Anjou dont Jean-Claude Brialy était le directeur artistique, nous allions dîner avec lui et immanquablement il nous racontait les multiples anecdotes glanées tout au long de sa carrière. Avec Annie Grégorio et Sylvie Flepp, nous avons piqué de sacrés fous rires, il y avait de quoi.

Je le trouve tellement vrai et formidable en directeur de banque dans le film tourné ensemble "Ripoux contre Ripoux".

Je ne vais pas m'amuser à énumérer tous ses films...

Je garde de cet homme son humour de tous les instants, sa franchise, car lorsqu’il n’aimait pas quelqu’un, il lui faisait gentiment savoir, sans jamais chercher à blesser la personne. Il est pour moi surtout  un passionné qui n’a fait qu’aimer les comédiens tout au long de sa carrière, il n’était pas avare en cadeaux ou en invitations dans son restaurant, ni en remerciements renouvelés pour le travail accompli par les comédiens.

Mais le spectacle continue.

Merci à toi et salut Monsieur l’artiste !!!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Michel Crémadès 238 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte