Retour sur le continent

Cargèse est notre dernière escale avant le retour sur le continent. C'est aussi la première et dernière fois que nous irons dans un port. Vu le nombre de plaisanciers à cette époque, je n'ai même pas essayé de m'amarrer sur l'île depuis notre arrivée. Mais un coup de mistral est annoncé et les abris sûrs sont rares. Nous avons donc mouillé la veille sur la grande plage déserte au nord de la ville à quelques milles du port. Une vacation VHF matinale et la chance aidant, je parviens à trouver le créneau et une des deux places en or qui se libèrerent dans la journée, pourvu que j'y arrive vite. On ne peut être beaucoup plus proche et à 10h nous sommes amarrés.

Etre au quai a du bon, surtout quand le mistral force et secoue les bateaux qui mouillent à l'entrée du port. Nous y resterons finalement deux nuits en attendant que le vent molisse. Pas désagréable car j'avais oublié que le village était aussi plaisant. Verres cassés et des goûters approximatifs dans les troquets; voisin charmant le soir, Pierre, qui à 70 ans passés émaille l'apéro de ses premières armes sur le Damien, qu'il a fait construire chez Meta en partageant son quotidien à Tarare avec Antoine, Poncet et Janichon.

Retour sur le continent idéal. Le Mistral reste fort en provence mais a faibli en Corse. Nous partons tôt le matin par houle résiduelle, toutes voiles dehors au près serré, les enfants sont assez calme le jour et s'endorment vite le soir venu.

Par chance, le vent ne faiblit pas pendant la nuit et nous poursuivons sous voile en silence à bonne allure jusqu'à l'aube. Je ne relance Mr Volvo qu'à l'ouest du Titan, déjà dans la rade d'Hyères. La mer est devenue un lac. Tant mieux. ça permet de recharger les batteries avant un long stockage à terre et l'alignement de l'entrée étroite du Gapeau ne pose aucun soucis. Demain, le bateau sera remisé à terre et dématé pour une longue session de travaux.