Magazine Société

La Banque Alimentaire nourrit des inquiétudes

Publié le 19 novembre 2008 par Bordeaux7
Des associations caritatives dressent un bilan sombre de l’état de la pauvreté dans le département et la Banque Alimentaire voit ses approvisionnements se réduire
banque alim.jpg
Le chiffre de 55 000 personnes sous le seuil de pauvreté à Bordeaux, annoncé par le maire Alain Juppé le 1er novembre, n’a pas fini de faire parler. Hier, c’est la Banque Alimentaire qui a organisé une conférence de presse autour de cinq associations du département afin de dresser un premier bilan. Et dire en substance que ce chiffre ne l’étonne guère. Car les constats dressés par ces cinq structures (1) ne laissent rien présager de bon. «Depuis le début de l’année, explique Bertrand de Bernède, de l’association Saint-Vincent-de-Paul de Caudéran, le nombre de nos bénéficiaires a augmenté de 30%. Ce sont majoritairement des Français, de plus en plus jeunes et il y a beaucoup de familles monoparentales souvent menacées ou proches de l’éviction de leur logement.» A Lormont, le tableau n’est pas plus reluisant. «Nous avons même des demandes d’habitants des communes limitrophes que nous ne pouvons absolument pas satisfaire», explique Chantal Bierge de Lormont Solidarité. A la Halte 33, une structure d’accueil de nuit pour les plus défavorisés située cours Balguerie-Stuttenberg, Virginie Hérisson a constaté que les passages (ceux qui ne restent pas toute la nuit) avaient augmenté de 63% depuis le début de l’année et que 70% des personnes accueillies depuis le mois de mars ne s’étaient jamais présentées à la Halte auparavant. En haut de la chaîne, la Banque Alimentaire commence à s’inquiéter pour ses stocks. «La grande distribution ajuste mieux ses achats entre l’offre et la demande, explique Georges Viala, le vice-président. Ils sont extrêmement vigilants compte tenu de la situation.» Résultat, elle ne parvient pas à collecter plus de 700 kilos de viande par jour, alors qu’elle réussissait à en récolter une tonne l’an passé. «Nous sommes inquiets pour nos approvisionnements», ajoute-t-il. Pourtant, la crise dont on parle tant ne semble pas être (encore) la cause de ce recul. «Le problème du logement est devenu crucial en 2006-2007, pour les personnes qui avaient un emploi», précise Virginie Hérisson. Les effets de la crise financière et de la crise économique risquent, eux, de se faire sentir en 2009.
Sébastien Marraud
(1) Lormont Solidarité, Saint-Vincent-de-Paul (Caudéran), La Halte 33 (Bordeaux), l’Auberge du Cœur (Libourne), SOS Détresses (Portets).

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Bordeaux7 3734 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine