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Un million de petits grains de sable

Publié le 19 novembre 2008 par Aboivine

Seule grève persistante à Tokyo, celle d’Odaiba ou l’on peut se rendre toute l’année.

Un million de petits grains de sable.

From Odaiba

Petite plage artificielle coincée entre la modernité architecturale du terre-plein, et une vue de choix sur la capitale nippone, c’est un bon plan pour se détendre le week-end sans perdre de vue ce qui nous attend le lundi.

Un million de petits grains de sable.

From Odaiba

Si seulement cela pouvait rappeler aux salary-mens qui bossent sur ces presqu’iles artificielles que littéralement, il y’a sous l’asphalte, la plage.

Un million de petits grains de sable.

From Odaiba

Un million de petits grains de sable.

From Odaiba

Les jeux de mots désuets en guise d’introduction ça va deux minutes, mais il y’a plus grave. Alors que je me ronge les ongles de savoir si les grèves d’Air France et de la SNCF vont m’empêcher de me rendre en terre natale fin novembre, Tokyo cède à son tour à la vague de manifestation automnale. Peut-être devrais-je peser mes mots car ici les manifestations ressemblent plutôt à une sortie scolaire de primaires.

Un million de petits grains de sable.

From Japon

On marche en file indienne le long du trottoir pour ne pas trop gêner la circulation, et surtout on s’arrête à tous les feux rouges. Du coup les banderoles et les slogans semblent perdre pas mal de leur portée.

Un million de petits grains de sable.

From Japon

Le modèle démocratique, impose au Japon il y’a 60 ans par des Américains qui ne le maitrisaient déjà pas super, a certes pris en surface mais dans le fond ça n’intéresse pas grand monde ici, ce vieux truc de Grecs. Résultat, cela donne parfois de savants mélanges de liberté d’expression et maintien de l’ordre et la paix sociale : on peut exprimer son opinion quelle qu’elle soit, à condition de faire en sorte que personne ne puisse l’entendre.

Un million de petits grains de sable.

From Japon

Bon j’exagère un peu, c’est vrai. Surtout que les partisans ont au Japon un réel moyen de se faire entendre : le mégaphone. Le principe des élections n’étant pas codées dans les gènes extrême-orientaux, les partis politiques emploient souvent de violentes méthodes pour rappeler aux électeurs leur devoir citoyen. En ce moment ce sont les élections municipales dans mon quartier. On ne peut pas ne pas être au courant. Non pas grâce aux seuls traditionnels panneaux plantes a l’occasion, sur lesquels les candidats viennent coller leur portrait (sans se faire déchirer, ni tagguer !), mais grâce au véritable signe annonciateur d’un proche scrutin : la camionnette-mégaphone. Le principe c’est qu’en période d’élections on empêche tout le monde de faire la grasse mat’ en sillonnant tous les quartiers à partir de 8 heures du matin, week-end compris. Une camionnette, en général cachée sous un tas de posters, transporte un mégaphone et une femme. Mégaphone est réglé sur MAX, Femme parle dans le mégaphone, et de sa voix de mère bienveillante lit le discours du parti. Si j’avais le droit de vote, jamais je n’irai donner une voix a un candidat qui me sucre de précieuses heures de sommeil. Jamais. Même pas si c’était Obama. On ne plaisante pas avec mon sommeil.

Dimanche prochain c’est décidé je prends les noms, et lundi je saccage les affiches correspondantes.


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