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Lettre ouverte à Martine, Ségolène et Benoît

Publié le 19 novembre 2008 par Slovar
ll a bien raison celui qui prétend qu’il n’y a rien de pire qu’une période électorale. En effet, lors de ces moments forts de la vie démocratique d'un pays ou d'un parti, qui se préoccupe de savoir comment nous vivons, nous adaptons ou même pour certains sombrons ?
J’appartiens à une génération qui refusait le concept de société de consommation et essayait d’interpeller politiques et citoyens sur les inégalités Nord sud, les guerres et les ravages du « bien penser » bourgeois.
Je fais partie de ceux à qui aujourd’hui on assène systématiquement les « trente glorieuses » alors que je débutais dans la vie professionnelle l’année de la première crise pétrolière.
D’ailleurs, qu’avaient-elles de glorieuses ces trente années ?
A part le fait que démissionner ne vous transformait pas en chômeur de longue durée, il est à noter que la très grande majorité des salariés n’ont pas fait fortune durant ces années là.
Je fais partie de ceux à qui on reproche aujourd’hui
Que la qualité des soins ait permis d’allonger la durée de la vie et déséquilibre les régimes de retraite et de sécurité sociale.
De ne pas avoir pour objectif de travailler dur pendant toute ma vie pour accumuler un patrimoine que je léguerai à mes enfants
D’avoir accumulé une dette record et de ne pas savoir comment je vais rembourser les 18 000 € que je dois
De ne pas préférer faire une heure et demi à trois heures de transports en commun au prétexte que je ne mets que trente cinq minutes avec mon deux roues
De ne pas récupérer mes ordures ménagères afin d’en faire du compost pour mettre dans mes bacs à fleurs
De refuser que la température de mon domicile soit de 17°C pour compenser les économies d’énergie que ne font pas les autres pays du monde industrialisé
De ne pas détenir d’actions des entreprises françaises parce que, si elles ont établi leur siège hors de France, (je pourrais être patriote, enfin quoi !!!)
D’avoir dépassé 50 ans et de pas avoir créé une entreprise de haute technologie et de me contenter de rester un égoïste de salarié
D'être opposé au RSA, aux emplois raisonnables et au maintien des Restos du Cœur (alibi d'un Etat défaillant)
De ne pas comprendre que boire de l’alcool, fumer, manger trop gras, trop sucré, se déplacer dans un véhicule non pourvu de 200 airbags, faire une activité physique mal adapté ou trop dangereuse nuisent
La liste pourrait s’allonger avec le nombre de spécialistes en culpabilisation dont chaque gouvernement ou parti politiques se lestent. Il n’en reste pas moins que ce sont ces spécialistes qui définissent de plus en plus les contours des modes de vie dont les dirigeants politiques s'inspirent pour nous écrire un avenir.
Une question reste néanmoins sans réponse : "Quel souffle, quel avenir et quel destin sont présents dans les débats actuels" A priori aucun.
En réponse aux plans de l'actuel gouvernement sur la santé publique, quelle réponse de gauche ?
La médecine et la recherche sont de plus en plus tributaires des associations et du bon vouloir des donateurs. Est-il normal que la vie de millions de gens atteint du VIH, d’un cancer ou d’une maladie génétique soient à la merci de la générosité du public ? Vaincre la mort n’est-il plus un combat majeur ?
Jeunes et moins jeunes restent en mage de l'emploi. Quelles réponses à gauche ?
Les jeunes générations devront composer avec la précarité et le chômage. Comment peux t-on prétendre à gérer un pays et ses habitants et se contenter d’un tel fatalisme ? Dans la mesure où il est impossible de rémunérer un salarié d’Europe de l’Ouest au prix de celui d’un de l’Est et à fortiori au prix d’un salarié d’Asie mais que le cours de la vie ne risque pas de diminuer, avez vous mesdames et messieurs une ébauche de solution sérieuse ?
La seule réponse se résumerait-elle à rémunérer des publicitaires pour faire de la psychologie et de la pédagogie de bazar se résumant à « Il faut s’adapter » à quoi et comment ?
L'enseignement et la formation sont en dannger. Quelles réponses à gauche ?
Est-il bien utile de passer de nombreuses années à l’école alors qu’une formation professionnelle dès le plus jeune âge suffirait ? Notre actuel Ministre de l'Education Nationale mais aussi des gens de Gauche le pensent de moins en moins tout bas. L’école doit-elle être un creuset de formation du citoyen ou un lieu d’apprentissage minimal destiné à orienter en fonction des pénuries professionnelles ? Posé comme un théorème par certains politiques, il est étonnant de constater qu’on ne réfléchit plus en terme de destins humains mais en termes de besoins mécaniques.
Que souhaitent les français dans leur très grande majorité ?
Tout d’abord, savoir si le champs d’action des politiques doit être totalement déconnecté de celui de l’économie. Dans le cas ou la réponse s’orienterait vers les seuls pouvoirs régaliens, on serait tenté de dire qu’ils seront interchangeables et que le premier parti de France serait celui des abstentionnistes.
Savoir en quoi il est nécessaire de maintenir des forces armées ruineuses alors que la France est de moins en moins prise au sérieux dans le règlement des conflits mondiaux. Mais pourquoi dans le même temps elle diminue de plus en plus ses crédits aux instituts culturels français dans le monde ? Il semble pourtant que plusieurs élus socialistes approuvent le dernier budget du Ministre MORIN.
Que cessent les propos, campagnes de dénigrement et autodafés menés par quelques économistes et pseudo philosophes consistant à expliquer aux français qu’ils sont pitoyables, veules et promis à la disparition. Les Français sont fiers de leur pays, de leur héritage et prouvent chaque jour leur capacité à se battre et à continuer d’exister. N’en déplaise à ces oiseaux de mauvaise augure, les Français sont attachés à leurs services publics et ne posent pas la question de différence de traitement préconisée par les tenants du tout libéral. Quelles réponses à gauche ?
Ne pas se poser la question de savoir si on pourra être licencié pour un oui ou un non.Que devriendra le code du travail en cas d'alternance à gauche ?
Même si comme le claironnent trop de politiques et la quasi-totalité des économistes les idéologies sont mortes, il est facile de constater que les uns et les autres sont en panne chronique d’idées pour le destin des peuples. Alors, essayer de définir un avenir à défaut de majorité pourrait être le signe fort que militants et sympathisants attendent.

Libellés : congrès, parti socialiste, politique


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