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Rénovation socialiste (2)

Publié le 21 novembre 2008 par Jfa

Je me souviens de discussions ante-rémoises avec des copains restés au PS qui espéraient, crise économique et financière aidant, un sursaut du parti, voire une prise du pouvoir par son aile gauche.

Je leur disais que le Parti Socialiste s’était fossilisé en un appareil tenu par des élus auxquels les aspirant-élus, en un parcours initiatique balisé, devaient vassalité, ce qui n’empêchait nullement les changements de suzerains, essentiellement dûs aux évolutions des rapports de force locaux, à chaque congrès, fonction des promesses pour les prochaines échéances électorales. L’immense majorité des sections étaient vidées de toute substance militante, remplacées par quelques rares cadres et de nombreuses “cartes” au service de l’élu qui la contrôlait. C’est cet état de chose, et seulement celui-là, qui permettait de comprendre les ressorts du Congrès de Reims

Devenu simple machine électorale déconnectée des besoins sociaux, et notamment de ceux des plus défavorisés, coupée des intellectuels et de toute réflexion, les élus du PS se cherchaient, à la fois, une direction qui laisse les baronnies locales maîtresses chez elles et, un affichage national avec quelqu’un qui ait l’air “dans le vent”, qui “fasse” moderne et ait le soutien des médias en espérant que les votes “contre” (la politique et le personnage sarkoziens) leur livrent, comme lors des dernières régionales, les clés des scrutins à venir. La crise économique avait rajouté à ces attentes, celles d’un affichage plus “à gauche” qu’on ne retrouvait pas dans la plupart des contributions et motions, rédigées en Juin.

Dans le cadre de cette stratégie simplement électorale, hormis quelques illuminés (ées), beaucoup des barons de ce parti pensent que 2012 “c’est foutu”, qu’il faut laisser N. Sarkozy aller au bout, espérant qu’en 2017 sa succession à l’UMP soit si explosive, du fait de sa dictature sans partage sur ce parti, et, qu’avec l’usure du pouvoir, un candidat de gauche relativement neuf ait ses chances.

L’aile gauche, tout en acceptant ces règles, a un moment espéré que la crise économique dans laquelle nous entrons, viendrait bouleverser cette donne. Tout montre qu’elle a échoué malgré un score honorable. L’appareil du Parti, ses grands élus et ses principaux barons s’est équitablement réparti entre M. Aubry (Fabiusiens, Strauss-Kahnniens, Jospiniens, …) et S. Royal (Hollande, Guérini, Frèche, …), ce qui relativise fortement les “rénovations” annoncées, et, au delà de quelques déclarations plus martiales que les mollassonnes précédentes, au delà de l’affichage de plus d’élus dans les cortèges et manifestations sociales, rien ne changera.

Ce congrès n’aura été finalement, et loin des grandes déclarations, qu’une bataille pour le contrôle de l’appareil avec, pour l’une des candidates, de maintenir le gros des règles du jeu actuelles, et pour l’autre, de hâter la transformation en Parti Démocrate US et le renforcement des baronnies afin de parachever une entrée en fanfare dans le spectacle (au sens ou l’entendait feu Debord) actuel, triomphe de TF1 et de la presse people dans lequel triomphe la télé-évangéliste du PS.

Le PS n’est plus le parti des défavorisés. Il laissera la crise laminer les plus pauvres et se contentera d’appeler les classes moyennes à “bien voter” à chaque nouveau scrutin en espérant simplement capter les votes “contre”. Les élus vont continuer à pratiquer le communiqué de presse et se battre pour “passer à la télé”, le souci de leur affichage prenant le pas sur toute autre considération et au détriment d’un vrai militantisme.

Sans débouchés politiques crédibles, il est à craindre que l’énorme mécontentement qui est en train de monter accouche de solutions inédites mais pas forcément souhaitables. B. Hamon a annoncé qu’il refusait les offres de M. Aubry pour “aller sur le terrain”. S’il s’y tient, il a raison; car je pense que c’est là que tout va se jouer dans les mois qui viennent.

- PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondations) de la Basse Vallée du Var. C. Estrosi fait le forcing pour faire adopter un PPRI sans toutes les garanties nécessaires.

- Crise financière, alors que la crise économique commence, en ce qui concerne la finance, “Le chemin de croix ne fait que commencer”. Le Monde.

- Un ami me faisait remarquer qu’on n’avait pas vu un tel consensus, une telle pensée unique dans les médias (en faveur de Mme Royal cette fois) depuis le référendum européen. Au delà des inclination légitimes, de tel ou tel organe de presse pour tel ou telle, comment cela se fait-ce ?

- Résultat des votes dans la Fédération 06 du PS:  S. Royal: 60%, M. Aubry: 40%.


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