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Le goût des claques permanent

Publié le 23 novembre 2008 par Philippe Thomas

Le Parti socialiste est devenu le village gaulois d’Astérix à l’heure de la bagarre générale, sauf qu’Astérix n’est plus là et qu’on s’enlise entre Zizanie et  Combat des cheftaines. Et ce n’est qu’un début, la bagarre continue… Martine Aubry est devenue Première secrétaire du PS par 42 voix d’avance sur Ségolène Royal. Puis l’on apprit que l’écart ne serait plus que de 18 voix… Bisque, bisque, rage ! Le camp Royal n’admet pas la défaite, hurle à la fraude électorale en montrant du doigt le camp adverse et réclame de voter à nouveau. On croit rêver : le respect du vote des militants, tant invoqué de part et d’autre ces jours derniers, est tout bonnement jeté aux orties. Un désastre en terme d’image.

Après deux tours préliminaires de ballottage (motions et candidats) pour larguer les ballots, chacune clamait  pourtant qu’elle « tendrait la main » à l’autre pour « rassembler les socialistes ». Les mains se sont tendues comme les ressorts d’une inépuisable boîte à gifles. Le fond de la querelle est une question d’ambitions concurrentes bien plus que de lignes politiques divergentes, à moins qu’il se soit agi de départager la politique spectacle de la politique pas spectacle. En attendant, le PS s’exhibe dans le rôle de la gauche la plus bête du monde. Genre numéro de clowns échangeant des baffes. La droite et Bayrou rigolent et n’en croient pas leurs yeux.

Il n’était pourtant pas sûr qu’une défaite soit tant que ça de nature à desservir les intérêts de Ségolène Royal… A condition de l’admettre sportivement et de préparer avec une audience renforcée au sein même du parti l’échéance qu’elle vise ou le prochain congrès socialiste dans trois ans. Le poste de Premier secrétaire use son titulaire, voyez Hollande. On souhaite donc bien du courage à Martine Aubry, d’autant plus qu’elle ne dispose d’aucune majorité au conseil national du parti, éclaté en quatre motions… Dans l’immédiat, et sans doute pour longtemps, tout le monde a perdu : l’élue contestée et la battue revancharde, les autres prétendants éliminés, les militants socialistes de plus en plus déboussolés (professionnels de la politique exceptés, et encore), les électeurs de base qui ne sont sans doute pas près de pouvoir voter pour une alternative crédible à Sarkozy…


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