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Réalisme 18 - France 13. Test Match France - Australie

Publié le 23 novembre 2008 par Ansolo
Blog de antoine-rugby :Renvoi aux 22, Réalisme 18 - France 13. Test Match France - Australie

C'est toujours la même chose quand l'équipe de France joue - et perd - contre l'Australie : on a l'impression qu'il "y a la place" pour gagner et que les gestionnaires bodybuildés de l'hémisphère sud ne proposent pas grand chose qui n'ait été préalablement programmé sur tableau noir. Mais au final, ils gagnent.

C'est un peu ce sentiment qu'on a éprouvé au terme de la confrontation d'hier soir. La fougue et l'enthousiasme étaient du côté Français. Le réalisme était Australien.

Evidemment, on ne peut pas passer sous silence la piètre prestation de David Skréla, qui a proposé tout l'éventail de ce qui constitue une contre performance : dix-huit points au pied laissés en route, dont au moins la moitié de "faciles", un entêtement tactique discutable faisant la part belle aux up-and-under et, pour couronner le tout, une expulsion pour dix minutes méritée après une placage haut sur Digby Ioane. Les mauvaises langues diront que les Français ont davantage joué réduits à 14 que lorsque David Skréla dirigeait la manoeuvre...

Au final, on a quitté le Stade de France sur une amertume teintée d'espoir. Car malgré la défaite, le XV de France a affiché de belles dispositions en mêlée, obtenant même un essai de pénalité à la suite d'une merveille de poussée collective à cinq mètres de l'en-but australien. Et que dire de l'intensité défensive ou dans les rucks ? Ces tricolores-là n'ont jamais rechigné à chatouiller les côtelettes Wallabies qui ne s'attendaient peut-être pas à souffrir autant. Parmi les hommes forts du pack Français, Sébastien Chabal a peut-être accompli son meilleur match sous le maillot frappé du coq, et sans doute a-t-il conforté tous ceux qui le voient davantage comme un deuxième ligne que comme un numéro huit. Force est de constater que "Sea-Bass" a délivré une copie très propre, perdant peu (voire pas) de ballons, ne se coupant pas de ses soutiens (c'est peut-être la conséquence de son positionnement en numéro 4), réussissant quelques pénétrations dans l'axe et plusieurs plaquages bien sentis.

Très bons voire dominateurs en mêlée, les Français sont parvenus à gêner l'alignement Australien pendant les deux tiers du match. Les sorties de Lionel Nallet et Dimitri Szarzewski ayant quelque peu déréglé la belle mécanique tricolore.

C'est derrière que les choses se sont moins bien passées. Le choix d'allumer les chandelles n'était pas forcément mauvais : la pression mises sur les réceptionneurs Aussies a souvent conduit les hommes de Robbie Deans à se débarrasser du ballon.

Malheureusement, les Français n'ont pas vraiment profité de ces ballons de relances beaucoup plus jouables que ceux obtenus sur des phases de conquête statiques (touches, mêlées). Manque de pénétration et de franchissement de la part des trois-quarts, mésententes sur quelques ballons très intéressants (on pense à celle entre Cédric Heymans et Benoît Baby) ont empêché les Français de prendre le score.

Avec huit à dix points d'avance - ce qui aurait été logique au vu des occasions de marquer, les Français auraient obligé leurs adversaires à prendre davantage le jeu à leur compte plutôt que de laisser l'initiatives à leurs hôtes. Et gageons que nous n'aurions sans doute pas vu le même match.

Car côté Wallabies, on a assisté à une copie presque conforme à celle de Twickenham : possession de balle laissée à l'adversaire, défense rigoureuse, occupation du terrain et réalisme maximum : les coéquipiers de Striling Mortlock ont marqué à chaque fois qu'ils en ont eu l'occasion. Deux jolis essais ont d'ailleurs sanctionné leur efficacité et les erreurs Françaises (un plaquage manqué sur le premier essai, un replacement défensif déficient sur le second).

Que restera-t-il de cette rencontre, quand les organismes et les têtes auront digéré la défaites ?

Que le XV de France ne doit pas désespérer de l'avenir, qu'il existe des marges de progression indéniables, que des joueurs vont prendre de l'importance dans ce collectif et que d'autres viendront renforcer un effectif prometteur.

En revanche, on peut attendre davantage d'intelligence dans le jeu, de cohésion et de variation. L'intensité seule ne suffit pas, surtout quand l'adversaire s'y oppose avec science et organisation comme ce fut le cas hier soir.

Enfin, on a encore constaté à l'occasion de ce match combien il est difficile voire impossible de l'emporter sans un buteur fiable.

Et dans ce domaine, les motifs d'espoirs ne sont pas forcément légion...


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