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UBS : colin-maillard officiel

Publié le 23 novembre 2008 par Kalvin Whiteoak

Tous les braves experts avaient annoncé à grand fracas que le sauvetage UBS était un évènement exceptionnel,  qu’il serait utile à la nation (on la protège ce faisant, cette belle nation, “des dangers extérieurs et intérieurs qui la guettent”, selon le CF lui-même) et surtout qu’il permettrait à la grande banque bancale de retrouver un peu de couleur.

Sur ce blog cela fait plus de 12 mois que l’on prétend qu’UBS va exploser tôt ou tard, pour en avoir notamment sondé les entrailles à réitérées reprises et pour connaître par le menu les façons de cacher l’évidence utilisées par ce qu’il convient d’appeler l’ancienne race de banquiers.

Car il faut bien le dire fort et clair, le cynisme montré par UBS à ses petits clients, le désintérêt total marqué depuis 1998 au moins pour son rôle de bailleur de fonds en faveur de sociétés suisses de petite et moyenne importance, l’arrogance constante de ses dirigeants et la complexité des procédures déteignaient sur le “petit personnel” de la banque qui a eu trop longtemps tendance à se prendre lui aussi pour l’empereur usant simplement du pouce pour préaviser sur les refus nombreux de crédits et d’arrangements possibles. Et bien entendu aussi pour déguiser des dossiers pourris en dossiers stables générateurs de bonus, voire se comporter en despote peu éclairé au guichet  …

Cette facette du caractère est assez fréquente chez le banquier, enfin celui de l’ancienne race, qui se mue très vite en donneur de leçons, surtout grâce à l’argent des autres. Mais voici que les grands experts internes et externes se sont complètement trompés, que l’UBS se révèle n’être finalement qu’un château de cartes dont le bilan fait plus penser à du sucre ou du sable qu’à du béton. Mais voilà aussi que tout ce petit monde perd totalement sa crédibilité, CFB et BNS comprises, devant l’échec du plan no 1 de sauvetage.

La valeur actuelle de l’action UBS est telle que le deuxième plan que l’on annonçait ici le 16 octobre se dessine. Mais il fallait trouver comment faire passer lentement la future pilule en gestation …

Et c’est dans ces dess(e)ins que le même petit monde est adorable. On remarquera que durant la semaine tout le monde se tait, mais que la sortie des journaux du weekend, et surtout la fermeture des bourses européennes le samedi et le dimanche délie les langues, notamment celle de la CFB qui “déconseille une fusion avec le Crédit Suisse”.

Adorable et stupide conseil que les actionnaires du CS apprécieront à sa juste valeur, eux qui n’ont aucune espèce d’intention d’accrocher un wagon d’explosifs à un train qui fonctionne et qui donc n’avaient guère besoin que cette idée saugrenue leur soit soufflée. Au demeurant la création d’un géant bancaire encore plus géant que celui qui se meurt actuellement serait une ineptie.

Pour continuer de noyer le poisson, (et de préparer les annonces politiques en “toute indépendance”) la même CFB nous parle de bonus, mais oui elle ose encore, et ceci pour l’année 2008.

Cet aspect de la communication de crise de la CFB est révélateur du fait qu’elle n’a encore rien compris : aucun bonus quelconque à quiconque n’est tolérable en pareille circonstance, car il revient à dire que le bonus est directement payé par l’impôt du contribuable vosin de palier de l’employé UBS, et par finalement ce même employé en sa qualité de contribuable.

La schizophrénie, ça va un bout, mais tout de même.

Enfin, au détour et entre les lignes, on commence à voir se dessiner le plan no 2, ou plutôt l’annonce de ce plan. Car il va être intéressant de voir comment nos politiques vont tenter de se tirer de ce mauvais pas. Ils n’auraient jamais dû donner la main comme ils l’ont fait, mais prendre le pouvoir en contrepartie. Toute nouvelle aide publique à l’UBS qui ne serait pas accompagnée d’une nationalisation au moins de la majorité du capital-actions de la banque ne passera pas devant le “bon peuple”. Sans doute le personnel politique trop avide de conserver son siège et ses prébendes avalisera-t-il le plan 2 comme le plan 1, sans broncher (on paye et on n’apporte aucun correctif, 15 voix contre 7 vendredi passé en commission du National) , mais ce serait sans compter le retour de bâton populaire qui ne manquera pas de s’exprimer. Car encore moins qu’au mois d’octobre, l’urgence constitutionnelle ne tiendrait la route ces jours. Et sans urgence, la voie des référendums populaires est ouverte, si l’on respecte la constitution.

On va donc vivre une nouvelle semaine folle … chic !


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