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Ségolène Royal ou l'enjeu d'un nouveau PS

Publié le 23 novembre 2008 par Exprimeo
La victoire de Ségolène Royal ou celle de Martine Aubry est un enjeu qui dépasse et de loin la seule question du PS. Le PS va mal. Il est en crise. Quoi de plus naturel quand deux familles de pensées opposées doivent cohabiter au sein de la même formation politique. Ce clivage est né le 29 mai 2005 à l'occasion du référendum sur le traité européen. Ce fut le 1er scrutin à consacrer aussi manifestement la confrontation de ces deux écoles de pensées. En août 2005, Michel Rocard dénonçait la synthèse comme l'ennemie lors d'un entretien au Nouvel Observateur : " la synthèse est une capitulation des guesdistes, pourquoi pas? Mais je n'y crois pas parce que j'estime mes adversaires. Je crois la démarche de Fabius profondément opportuniste. Mais Emmanuelli est un guesdiste sincère. Mélenchon, un intellectuel, presque un philosophe de la politique. Je ne mets pas leur honnêteté en doute. Et je ne minimise pas nos désaccords. Quand je lis les tenants du non à la Constitution européenne, je me rends compte à quel point des gens comme moi sont un boulet pour eux. Ils pensent que le choix de l'Europe est un piège qui nous entraîne dans le néolibéralisme en nous privant de nos leviers de commande. Ils croient au retour de la politique nationale. Je pense exactement le contraire. Au fond, nous devenons de jour en jour insupportables les uns aux autres. Nous nous paralysons mutuellement. Nous devons nous libérer ". Rien n'a été réglé depuis cette date. Existe-t-il un espace politique pour un parti social démocrate européen en France ? Est-il possible de créer un "new Labour" à la Française et si oui quelles en seraient les conséquences ? La cohabitation entre la course au centre et celle de la course à gauche est devenue progressivement impossible. Le plus surprenant lors du Congrès de Reims, c'est que Martine Aubry ait été la porte parole de ceux qui tournent le dos à l'Europe. Avec le score serré qui entraîne le blocage absolu, c'est peut-être le meilleur service que cette crise sans précédent va rendre au PS : mettre un terme à la synthèse.

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