En plein essor, «l’économie créative», alliance du business et de la culture, émerge doucement sur le sol bordelais
La Grande-Bretagne, où le concept est né à la fin des années 1980, fait aujourd’hui figure de championne de «l’économie créative». A Londres, un demi-million de personnes travaille dans ce secteur qui compte ses bénéfices en milliards de livres sterling. Qui sont-ils ? Des artistes bien sûr, mais également des architectes, communicants, designers, concepteurs de jeux vidéo ou de logiciels, éditeurs…Bref, tous ceux qui monnaient des «idées» et naviguent à la croisée des arts, de la culture, des affaires et des technologies. D’autres villes internationales ont investi ce créneau. Bordeaux, peu à peu, au stade embryonnaire, entre dans la danse, évaluant surtout pour l’instant le poids de cette économie. Outre un livre en préparation par un collectif d’intellectuels bordelais, une première étude vient d’être menée pour le compte du BRA, agence de développement économique Bordeaux-Gironde. Elle révèle que cette sphère économique nouvellement conceptualisée ne représenterait pas moins de 8,4% des établissements de l’agglomération, soit près de 3 600 entreprises. En termes d’emploi, plus de 13 800 personnes sont concernées, soit 3,5% de l’effectif total. Ce serait ainsi le troisième secteur d’activité après le commerce et les services. Non négligeable et en plein essor, cette économie s’illustre déjà dans l’agglomération à travers diverses tendances : multiplication de sociétés de jeux vidéo et logiciels notamment par l’essaimage des ex-salariés de Kalisto, développement lucratif des tournages de films, émergence du tourisme créatif et participatif (stages rock/peinture, dégustation, vendanges…), dynamisme autour de la candidature de Bordeaux 2013 ayant réuni des personnes de mondes différents… Parmi les acteurs culturels, économiques et politiques, l’idée d’un potentiel eldorado économique avance à pas de loup.
Marianne Peyri