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Electricité statique

Publié le 25 novembre 2008 par Didier54 @Partages
Le statique a tendance a procrastiner et aime penser à la place des autres. Leur dire, accessoirement, ce qu'ils devraient faire, ou ce qu'il faudrait qu'ils fassent.
Le statique panse et croit penser. Il écope. Avec le temps, deux lettres se sont mélangées les pinceaux. Ca tire et ça rature. Les mots font mal.
Le statique avance comme un crabe qui recule et parfois d'ailleurs, c'est le crabe qui le rattrape.
Le statique a des avis sur tout et tout le monde. Il s'évite et lévite parfois. Il eut naguère une éthique. Il en fit des tics et de trocs en TOC, frisa l'esbroufe jusqu'à tourner en boucle. N'allumez surtout pas la mèche. De la poutre ou du doigt, il serait le doigt. Qui se prendrait pour la poutre. Il a des allures de volcan. Ses bosses sont des creux. Le statique outre tombe. Il aime à se croire en mouvement et parfois finit souvent par s'en convaincre. Il en est fatigué. Il est fatiguant. Quand il part, il a laissé des ondes qui flottent, invisibles.
Le statique n'est ni une denrée rare, ni un personnage isolé. Il est de plus en plus nombreux. Il est de sexe masculin et féminin. Il se déplace, il a ou a eu une vie professionnelle, il a une vie de famille, plus ou moins harmonieuse. Il regarde beaucoup la télévision, cela correspond à sa manière de vivre le monde. De temps à autres, il lit un livre, va au cinéma, s'offre un restaurant, envisage un voyage.
Le statique a mal au dos et ses vertèbres se tassent pendant qu'il clique pour spéculer, acheter, réfléchir, apprendre, jouer, écouter. Il a des châteaux en Espagne et cotise à Médecins sans frontières. Il vote pour Greenpeace et s'offusque des marées noires. Il redoute les tsunamis en mangeant du tiramisu.
Le statique ne dit ni bonjour ni au revoir. Il dit : ça va. Il invente la question sans point d'interrogation. Il n'appelle pas de réponse. Le statique a le teint gris en hiver et l'oeil rougi des nuits agitées. C'est là que les démons se débattent. Il ne se souvient pas de ses rêves. Ou ne s'en souvient que trop.
Le marketing a pensé au statique, bien sûr. Il l'a doté de trucs dans les oreilles et d'objets mains libres. Il est nomade. Nomade's land.

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