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Réforme de l'audiovisuel : le retour de l'ORTF expliqué au jeunes générations

Publié le 25 novembre 2008 par Slovar
De tous temps, les responsables politiques ont voulu contrôler les media et surtout, depuis qu'il existe, l'audiovisuel. L'auteur de ce billet, a bien connu la télévision des années gaulliennes et pompidolesques.
Hé les gamins, il y a un peu moins de cinquante ans, il existait en France une seule chaîne de télévision en noir et blanc qui était aux ordres du pouvoir. Pour ceux qui trouvent que la TNT et le satellite n'offrent pas assez de programmes ce genre de propos doit leur faire penser à l'époque des dinosaures ou de la lampe à huile.
Réforme de l'audiovisuel : le retour de l'ORTF expliqué au jeunes générationsLes années 60 c'est De Gaulle qui en fonction de la situation se présentait tour à tour en costume de ville ou de Général. C'est Pompidou qui déclarait en pleine crise sociale : "De quoi se plaignent les français puisqu'ils ont une télévision, un réfrigérateur et une automobile" C'est le contenu intégral du JT qui est soumis au ministère de l'information (Ministère au demeurant qui n'a disparu qu'en 1974)
On dit les jeunes générations pas vraiment dupes du discours politique. Alors nous leur proposons de se mobiliser aux côtés de ceux plus âgés qui ont connu "TV Elysée" et qui refusent de voir la propagande d'Etat reprendre tranquillement sa place et sa nuisance.
Que souhaitent le gouvernement et sa majorité ?
Ce sont nos amis du Petit journal qui l'expliquent parfaitement : Lobbying des chaînes privées
Fixée initialement à 3%, la taxe portant sur les recettes publicitaires des chaînes privées, TF1, M6 et Canal +, sera en fait variable, allant de 1,5% à 3%. L’amendement adopté en commission stipule qu’elle ne pourra être inférieure à 1,5% du chiffre d'affaires publicitaire, ni supérieure à 50% de l'accroissement de celui-ci. Le marché publicitaire étant en forte baisse du fait de la crise économique, la contribution des chaînes privées devrait être d’1,5% en 2009. Ces dernières avaient exercé un fort lobbying auprès de la commission spéciale, craignant une forte pénalisation budgétaire en ces temps de récession. Seules les chaînes de la TNT seront taxées à hauteur de 3% si leur chiffre d’affaire dépasse les 11 milliards d’euros. Mais leurs dirigeants ne désespèrent pas de faire changer d’avis les députés de la majorité.
Réforme de l'audiovisuel : le retour de l'ORTF expliqué au jeunes générationsUn trou de 200 millions dans le budget de France Télévisions
Pour répondre aux craintes du groupe France Télévisions, la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, a précisé que les 450 millions d’euros promis sont garantis puisqu’inscrits dans la loi des finances 2009. La restriction de financement causée par ces amendements sera sans doute compensée par le déficit de l’Etat. Les recettes 2009 de la publicité après 20h étant estimées à 250 millions d’euros, il restera quand même un trou de 200 millions à combler pour France Télévision. En effet, le chiffre d’affaire publicitaire a atteint le montant de 900 millions d’euros en 2008. Source le Petit Journal
Et que déclarait précisemment Christine Alabanel il y a peu : Source "La réforme de l’audiovisuel public" sur le site http://www.touteslesreformes.com/documents/
La réforme de l’audiovisuel public a été voulue par le président de la République. Nous avons aujourd’hui un bon audiovisuel public, nous le voyons bien en le comparant avec ceux l’Europe, mais le président a souhaité, et je crois que tout le monde le souhaite, que nos chaînes publiques soient encore plus exigeantes, encore plus identitaires et qu’elles portent des programmes encore plus intéressants. Des programmes que souvent, aujourd’hui, l’on ne peut voir que très tard dans la soirée ; quelquefois même à minuit quand tout le monde est couché.
L’idée est donc de supprimer la publicité en début de soirée, à partir de 20 heures, de façon à avoir des émissions plus intéressantes, prendre des risques, voir des films, des fictions, du cinéma, voir ce que tout le monde a envie de voir sans se soucier de cette extrême contrainte de l’audimat et, pour autant, rester grand public parce que nous avons envie de chaînes grand public. C’est une importante réforme, la plus importante il faut le dire depuis plus de vingt ans. Elle est actuellement en préparation et passera au Parlement à l’automne prochain, pour, je l’espère, être efficiente dès le début de l’année 2009, et alors avoir un audiovisuel public à la hauteur de nos ambitions.
Pas un mot bien entendu sur le financement ni les vraies motivation de cette "ambition"
Surfant sur le fait que les élus socialistes étaient autrefois favorables à la disparition de la publicité sur le service public, Nicolas Sarkozy rencontre à gauche une opposition "molle" à son projet.
C'est d'autant plus grave que le Parti Socialiste en Juillet 2008 (alors qu'il était encore opérationnel) avertissait clairement tous les français sur la nocivité de l'actuel projet :
"Les pertes publicitaires – estimées à 450millions d’euros dès le 1er janvier 2012 quand les spots auront disparu après 20h – seraient donc compensées par l’instauration d’une taxe de 0,9%sur le chiffre d’affaires des opérateurs télécom et fournisseurs d’accès à Internet et d’une autre sur les recettes pub des chaînes privées. Sauf que les principaux intéressés semblent peu enclins à se faire «dépouiller» de la sorte malgré leurs substantiels bénéfices. D’ailleurs, la Commission europénne pourrait bien mettre son veto à cette nouvelle taxe. Viviane Reding, commissaire européen en charge des médias, a répété son hostilité à ce dispositif qui risquerait, selon elle,de freiner l’expansion de l’Internet à haut débit et du téléphone portable, deux secteurs florissants.
« Nous sommes donc dans une incertitude totale, déplore Jean- François Téaldi. Nous avons sollicité desentrevues avecViviane Reding et Neelie Kroes, commissaire européen à la concurrence pour entendre de leur bouche l’impossibilité de mettre en place ces taxes.» Selon le représentant de l’intersyndicale, Nicolas Sarkozy a un dessein bien précis: «L’annonce du 8 janvier n’était pas improvisée. Elle s’inscrit au contraire dans un plan bien calculé, dont les états généraux de la presse à l’automne seront l’aboutissement. Nicolas Sarkozy veut refondre l’ensemble du paysage médiatique, avec l’ambition de constituer des groupes privés encore plus puissants qu’ils ne le sont actuellement pour qu’ils soient concurrentiels au niveau européen. Dans cette stratégie, l’éventuelle mort du service public audiovisuel ne serait qu’un dégât collatéral aux yeux de Sarkozy.
» Source Parti Socialiste
Réforme de l'audiovisuel : le retour de l'ORTF expliqué au jeunes générationsOù on découvre que le "Nouveau Centre" hausse le ton au travers d'une interview de Jean Dionis au journal Le Monde
"Nous soutenons la transformation de France Télévisions en entreprise unique. L’avenir de France Télévisions se situe au côté du modèle BBC. Seul ce modèle d’entreprise pourra lui permettre des économies d’échelle et assurer sa survie. En revanche, supprimer la publicité maintenant est une gigantesque erreur de calendrier. Comment remplacer 800 millions d’euros de recettes privées par 800 millions de recettes publiques avec un Etat qui affiche 52 milliards de déficit ? Si on veut faire cette réforme, il faut la faire bien, avec un financement pérenne et légitime. Les financements qui sont affectés à l’audiovisuel dans ce texte sont extrêmement fragiles. Il y a un côté usine à gaz. Nous sommes très réservés sur ce point. Si ça ne bouge pas sur ça, nous ne le voterons pas".
Du coup, le Nouveau Centre va-t-il aller jusqu’à voter contre la loi ?
Je n’ai jamais vu au sein du Nouveau Centre une opposition aussi forte contre un texte, ou du moins une partie du texte. S’il n’y a pas de modification substantielle de la partie financement de la loi, nous ne pourrons pas voter ce texte. Source Le Nouveau Centre
Nous rappelerons à nos lecteurs que le Nouveau Centre s'étant créé après la scission avec le MODEM de François BAYROU, il est entièrement dépendant des finances de l'UMP.
Alors "coup de menton" ou véritable bras de fer ? Lorsqu'on connaît l'importance des financement en termes de politique, on est tenté de pencher pour la première des attitudes.
Ne pas réagir aujourd'hui sur le futur des télévisions et radios publiques revient à autoriser les pouvoir publics à transformer ces media en outils de propagande tout en privilégiant les opérateurs privés qui leur sont tout acquis. Diriger la nation n'autorise pas à mettre en coupe réglée les moyens d'expressions, surtout les plus populaires. Mettre en danger le service public de l'audiovisuel au prétexte que les chaines commerciales connaissent des difficultés tant au niveau de l'audience que de la concurrence est une ingérence qui va à l'encontre de la démocratie.
Que ceux qui brandissent le Web et surtout les blogs comme outils alternatifs ne se réjouissent pas trop, car au SIG (Service d'information du Gouvernement) et au Ministère de l'Education Nationale on a mis en place des logiciels de veille destinés à repérer ce qui se dit (et surtout qui le dit) sur le Président, le Gouvernement et le Ministre.
Démobilisés, blasés ou tout simplement j'mefoutistes, nous aimerions vous rappeler les mots de Martin Niemoller
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester...
Alors, plutôt que de se lamenter dans quelques années, les français doivent exiger que le débat soit VRAIMENT public et que les citoyens puissent interpeller leurs élus avant qu'on ne leur impose le retour du Président "Marchand de sable"
Crédit montages
Sarkoshow
TropicalBoy

Libellés : media, politique, télévision


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