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Mort d'un cuisinier chinois

Publié le 26 novembre 2008 par Iti1801

Mort d'un cuisinier chinoisVoilà le second bouquin que je lis et qui traite – en partie – de gastronomie chinoise. (Le premier étant l'excellent Vie et passion d'un gastronome chinois de Lu Wenfu que je conseille vivement.) J'en salivais d'avance...

Comme on s'en doute, il est ici question de la mystérieuse disparition d'un cuisinier. Bien entendu ce n'est pas un simple marmiton comme l'Empire en comptait tant à l'époque. Celui-ci avait la particularité, non négligeable, d'officier dans la Cité interdite (qui se trouve alors à Chang'an (actuellement Xi'an) ; on se souvient que le vénérable magistrat dont on suit les aventures a vécu sous la dynastie Tang).

Or «  (...) il est interdit d'y la Cité interdite être malade, a fortiori d'y mourir. Seule Sa Majesté et ses enfants possèdent ce droit. » rappelle-t-on à Ti Jien-tsie. Il faut donc absolument trouver qui a commis ce crime odieux (pour épargner la vie d'une centaine d'innocents qui officient dans ces mêmes cuisines), car cela signifierait qu'on peut également attenter à la vie du Fils du Ciel, malgré les nombreuses mesures de sécurité qui sont prises (ou plutôt semblent l'être...) ! Ce qui ne saurait être acceptable !

Contrairement aux deux précédents, celui-ci m'a bien plu. Parce que j'ai salivé tout le long, étant donné qu'il est souvent question – aurait-il pu en être autrement ? – des nombreuses spécialités culinaires de l'Empire du milieu, diront les mauvaises langues... Eh bien oui !!! Et elle auront mille fois raisons !!! Ce récit vous met l'eau à la bouche pratiquement de page en page, pour qui se délecte un temps soit peu des mets asiatiques. A ne pas lire donc si on n'a pas déjà faim ou si la faim vous tenaille, ça risquerait de devenir une torture...

Et c'est sûrement la seule raison, je dois le confesser. Bien sûr, on apprendra deux ou trois petits trucs de-ci de-là. Et ce, dès les premières pages qui sont, ici, un prétexte pour exposer la manière dont se déroule la carrière d'un magistrat d'une part, et donc d'expliquer – en partie – pourquoi le juge Ti se retrouve fonctionnaire à la cour impériale (même si aucun emploi ne lui est attribué pendant plusieurs jours, car on ne l'attendait pas aussi vite ; il faut dire qu'il était alors en poste aux confins de l'Empire) ; et d'autre part d'entrapercevoir la vie à l'intérieur de la cité interdite avec ces codes subtils et sa hiérarchie administrative.

L'écriture reste simple, plaisante, d'autant plus que l'humour n'est pas absent (même si ça suinte le déjà vu et que les ficelles sont plutôt grosses : un de ses fidèles lieutenants est introduit aux cuisines impériales bien qu'il n'y connaisse strictement rien ; ce qui est prétexte à quelques scènes cocasses, comme l'introduction d'un nouveau plat promis à un certain avenir semble-t-il : le raté... Car la cuisine est un art qui a ses codes (de couleur, de saveur, voire de philosophie (le yin et les yang doivent être représentés)) auxquels on ne saurait déroger si on veut être bien vus...

À tout cela s'ajoute une seconde enquête, en filigrane, menée par Madame la Première qui se demande si sa belle-mère « adorée » n'a pas tué son époux... et si oui (ce dont elle ne doute pas une seule seconde) : pourquoi ?

Certainement pas une des meilleurs investigations[1], mais incontestablement un agréable divertissement pour qui n'est pas habitué aux originales.

Notes

[1] désolé pour l'anglicisme dont j'ai pleinenemt conscience mais c'est pour éviter la répétition...


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