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Retrouver la confiance envers les machines

Publié le 27 novembre 2008 par Samuel Bouchard

Je viens de relire un article de Shuichi Fukuda dans les comptes-rendus de l’ASME IDETC 2008 intitulé “How can Man and Machine Trust Each Other and Work Better Together?”. C’est une réflexion intéressante sur les interactions de plus en plus complexes qu’on a avec nos outils.

Tout le monde sait à quoi s’attendre quand il a un marteau ou une perceuse en main. On travaille un peu avec, on assimile la dynamique et si on est manuel, on est capable de faire quelque chose de bien. On fait confiance aux technologies les plus simples car on sait à quoi s’attendre. On commande la machine simple, elle obéit. La communication est unidirectionnelle.

Or, les technologies ne cessent de se complexifier. En même temps, leur durée de vie diminue. On a donc moins de temps pour apprendre à utiliser des machines de plus en plus compliquées. Fukuda parle donc de notre époque comme étant une de non-experts. Si l’interaction est inefficace, on voit l’objet que nous utilisons comme une boite noire. Ne la comprenant pas pas très bien, on devient confus on perd confiance en elle. On tente de lui imposer un fonctionnement, ça ne marche pas à notre goût, ça peut devenir très frustrant. Ça peut aussi être dangereux, voire mortel. Il parle dans l’article d’accidents d’avion où le pilote combattait une commande automatique qu’il avait activée sans s’en rendre compte. Quand la relation s’envenime entre l’humain et la machine, ce n’est rien pour régler le problème: Il semblerait que quelqu’un de contrarié n’utilise son cerveau qu’au tiers de ce qu’il utilise dans un état normal.

On ne peut faire marche arrière. Les technologies vont continuer à se complexifier, il sera possible de les utiliser dans des situations de plus en plus diverses. On ne commandera plus nos machines, on collaborera avec eux. Comment composer avec cette complexité grandissante? L’auteur suggère deux pistes:

  1. S’inspirer du logiciel. Les produits mécaniques aujourd’hui ont généralement des caractéristiques fixes. C’était le cas pour les logiciels à leurs début. Aujourd’hui, on a plus tendance à itérer, à ajouter les fonctionnalités à mesure que l’utilisateur apprend à utiliser le logiciel. Puisque de plus en plus de produits comprennent un aspect électronique et logiciel, on peut s’imaginer aller dans cette direction dans le futur.
  2. Permettres aux machines de développer une personnalité. Il existe des théories sur la formation d’équipe efficace entre humains. De la même manière, il pense qu’une machine avec le bon “tempérament” (ce qu’il appèle mécanicalité) pour l’utilisateur permettra une collaboration plus efficace. Il pense que si les machines ont des fonctions simples au départ et des capacités d’interaction, elles pourront s’adapter à la personnalité de l’utilisateur. À ce moment, les machines pourront interpréter nos actions et anticiper ce qu’on veut qu’elles fassent. On aura alors l’impression qu’elles nous comprennent et elles gagneront ainsi notre confiance.

Ces notions sont intéressantes d’un point de vue de conception d’interface logicielle ou de collaboration humain-robot. Tant que ces machines fonctionnent mieux que la foutue trombonne Word qui anticipe tout sauf ce qu’on a en tête!

[Photo: Davezilla sur Flickr]


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