Magazine Société

Un peu de répression pour se donner bonne conscience….

Publié le 27 novembre 2008 par Enzodaviolo

Ils cumulent déjà toutes les difficultés humaines dans une société capitaliste et dans un pays développé.

Ils savent mieux que personne ce que signifient les notions de rejet, d’exclusion.

Ils survivent dans les rares espaces de liberté que la société à daigné leur consentir, si possible loin des regards plus gênés que compatissants, plus indifférents qu’attentifs à leurs difficultés.

Ils sont le reflets d’une société qui exclue plus qu’elle ne solidarise.

Ils, ce sont tous ces sans-abris auxquels l’hiver retire trop souvent la seule chose qu’ils possèdent encore, la vie.

En face il y a ceux qui entretiennent depuis trop longtemps les conditions indispensables  à la perpétuation du statut de sans-abri, soit à travers une politique d’exclusion/répression au simple motif d’une nationalité différente de celle du sol d’accueil, soit par un encouragement à la précarité, étape préalable à la mise à la rue.

Sur ce dernier point, la liste est longue des mesures libérales qui contribuent allègrement à appauvrir les salariés (30% des sans abri sont des travailleurs pauvres), soit par le recours encouragé aux temps partiels, à l’Intérim et autres modes d’exploitation par le travail indigne de la condition humaine, soit par l’assouplissement des possibilités de licenciements supposées indispensables au bon fonctionnement des entreprises et avec les résultats effectifs dont chacun pourra juger.  

Un peu de répression pour se donner bonne conscience….

Parmi ceux-là, il y a Madame Boutin la puritaine, celle que le débat sur le PACS a rendu tristement célèbre, toujours disposée à exclure plutôt qu’à aider, toujours prête à stigmatiser plutôt qu’à intégrer et qui aujourd’hui, en charge de la gestion de la misère extrême, celle des sans-abri, envisage désormais de les priver de leur dernier droit, celui de disposer du choix de survivre où bon leur semble, de se déplacer à leur convenance malgré les difficultés climatiques extrêmes, finalement leur dernière liberté.

Sauf qu’au regard des décès récurrents inéluctables de ces personnes dans une misère extrême, l’éducation catholique et conservatrice de Madame Boutin la pousse forcément, après avoir épuisé son dada habituel, celui de la charité, à ordonner aux sans-abri…..de ne pas mourir, en les forçant à intégrer des lieux de sommeil palliatif jusqu’à ce qu’on les remette dehors à 6h00 du mat’, heure la plus chaude de la journée comme chacun sait.

Qui va se charger de cette magnifique mission ? Boutin compte-t-elle utiliser du répulsif à SDF comme son collègue Umpiste d’Argenteuil pour capturer les sans-abris tels de vulgaires chiens errants ?

Pas facile de se donner bonne conscience quand on a contribué à organiser cette misère. La violence est alors souvent l’ultime recours. Cela se vérifie une fois de plus. Mais Madame Boutin ira à confesse, l’honneur est sauf.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Enzodaviolo 23 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine