Depuis quelques temps, nous voyons que la réforme de l’audiovisuel se fait dans la douleur. Entre inquiétude légitime des acteurs du secteur et cadeaux fait aux chaînes privées, il y a là de quoi ne pas être optimiste. Il suffit d’ailleurs de lire le « Canard Enchainé » de cette semaine pour voir jusqu’où va la connivence entre l’exécutif et les chaînes privées, surtout TF1.
C’est bien une mort programmée de l’audiovisuel français d’état à laquelle nous assistons.
Seulement voilà, ce fait n’est pas isolé. Car, dans sa chute, c’est toute la création qui va en prendre un coup. France Télévision, mais aussi les radios françaises et compagnies théâtrales d’état sont des piliers de la création artistique. Combien de films indépendants trouvent des financements via les subsides du secteur public ? Combien de pièce de théâtres se montent grâce à cela ? De documentaires ?
En s’attaquant au secteur public, Nicolas Sarkozy réalise son vieux fantasme : privatiser la culture.
C’est un fait, l’attaque sur l’esprit et le culturel est massif. Nous assistons déjà à la reprise en main par le privé de l’école, à la dégradation des programmes scolaires (regardez ce que l’on supprime, tout ce qui permet l’émancipation !). Aujourd’hui c’est vers une reprise en main de la télévision publique que nous allons (et la radio aussi au passage). Avec des directeurs nommés par l’exécutif directement. Ou comment assujettir à l’état encore et toujours. Sans parler de la mort des radios associatives et de luttes à cause du passage en numérique (http://radiosenlutte.free.fr/)
Vous ne rêvez pas : d’un côté l’école est de plus en plus contrôlée, de l’autre les médias le sont aussi de plus en plus. Soit par l’état oligarque directement, soit par ses amis (Bouygues, Lagardère). Les journaux sont aux ordres pour les plus grands tirages, tous dans les mains des « frères » de Nicolas. Et maintenant nous apprenons que l’état veux mettre en place des filtres obligatoires sur internet avec contrôle via le CSA (http://www.numerama.com/magazine/11415-F-Lefebvre-UMP-veut-taxer-controler-et-filtrer-les-sites-web-20.html). Encore une fois ils vont nous dire que c’est pour notre bien, pour protéger nos petites têtes blondes…
Sauf que non, c’est bien vers une police de la pensée, et une reprise en main de nos esprits que nous allons. Ou plutôt que nous continuons d’aller.
Regardons les choses en face : de plus en plus, l’accusation de « terrorisme » est employée à tord et à travers. Tout cela pour pouvoir mater la rébellion de certains face au système et octroyer des droits « spéciaux » (en fait spécieux) aux « forces de l’ordre ». Ils en parlent pour les caténaires des TGV, mais aussi récemment contre des acteurs de la défense du droit animal à Lyon (membre de Dignité Animale : http://www.dignite-animale.com/). 58 heures de garde à vue pour l’un d’eux, juste sur une simple supposition d’avoir pu, peut être, participer à un acte de vandalisme contre un laboratoire, acte revendiqué par le Front de Libération Animal (ALF)… Qui n’a pas de lien apparent avec Dignité Animale.
Quel lien avec le reste ? Et bien qui mieux qu’un état dont les médias sont dociles, passent en boucle l’idée que « ce sont des terroristes » sans aucunes analyses, peut se garantir d’avoir un pouvoir de plus ne plus absolu sur sa population ? La peur est le meilleur remède contre la réflexion. La non réflexion est la clef de la soumission.
C’est bien une politique délibérée, pensée comme telle, qui nous est aujourd’hui imposée. Pensée depuis des années, mise en place par la droite mais aussi par une certaine gauche (ne doit on pas l’importation de la doctrine néoconservatrice de « tolérance zéro », néologisme digne d’Orwell, à un ministre de l’intérieur sous Jospin, un certain Jean Pierre… http://www.homme-moderne.org/societe/socio/wacquant/montoler.html) , la reprise en main des esprits par une oligarchie dirigeante est plus que jamais une réalité.
Ouvrons les yeux, soyons nos propre guides, éteignons nos téléviseurs le plus souvent possible, lisons, résistons, soyons enfin des citoyens.