Jetez votre chat du haut du n-ème étage, penchez la tête en bas et, surprise, le matou n’est pas mort. Enfin, il n’est que blessé. L’histoire du chat qui retombe toujours sur ses pattes n’est pas un mythe. Nos amis les chats ont cette chance. Nous ne l’avons pas.
En simplifiant, deux objets, quelle que soit leur masse, devraient tomber du 23e étage (ou du 45e) à la même vitesse. Ce serait vrai si l’air n’exerçait pas de résistance à la chute de l’objet. Un objet qui tombe va progressivement accélérer pour atteindre une vitesse de croisière… avant de voir le trottoir de près. On parle de vitesse limite.
Cette vitesse est proportionnelle au rapport surface de l’objet / masse. Et à ce petit jeu-là, le chat nous bat à plate couture ! Ce n’est pas tout.Il a aussi une “structure osseuse (…) plus flexible que la nôtre [ce qui lui permet] de dissiper très efficacement les forces de l’impact”.
Cette dernière citation est tirée du livre Mais qui mange les guêpes ? Un florilège des
questions posées par les lecteurs du magazine New Scientist dans la rubrique Le dernier mot. Les lecteurs s’interrogent ; ceux qui savent répondent. Vous y trouverez les questions que vous n’avez jamais osé poser (sur le miel, les volcans, les excréments, les vagues, la neige, etc.)L’entrée consacrée aux chats volants s’intitule Le paradoxe du septième étage. Pourquoi le 7e ? Parce que c’est la hauteur ) de laquelle la plus grande mortalité a été constatée. En faisant référence à une étude publiée en 1987 dans Nature , l’auteur, John Bothwell, explique qu’“un chat en phase d’accélération est plus tendu, et donc moins amortissant, qu’un chat ayant atteint sa vitesse limite : ce dernier, plus détendu, présente une surface maximale à l’avancement”
Et cerise sur le gâteau, un chat a la capacité de se retourner en vol pour atterrir sur ses pattes…
Ils sont forts ces chats, ils ne manquent plus que les ailes.
Photo : Michel Miron ©J.-F.V.