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Les Etats-Unis se mettent au vert... Part 2

Publié le 02 août 2007 par Greg Catel

Grenamerica_2 Voici la deuxième partie de l'analyse basée sur un article de Gilles Ménard du Nouvel Economiste et qui explique pourquoi les Etats-Unis se mettent au vert. Quelles sont les vraies raisons de ce changement de cap ?

Deuxième partie...

Aux Etats-Unis, la majorité démocrate du congrès ne veut pas attendre et leur leader, Nancy Pelosi, veut au plus vite une loi, même partielle dès cet été.

"La hausse du prix du pétrole et la guerre en Irak ont mis en lumière la dépendance américaine vis à vis de pays instables et potentiellement ennemis, explique Brenda Bell, responsable du Sierra Club, la plus grande organisation environnementale aux Etats-Unis. Les Américains comprennent qu'il faut passer à autre chose, surtout depuis qu'ils ont vu le film d'Al Gore qui a connu un succès phénoménal."

Une révolution culturelle verte.

Trois univers très proches de la droite américaine sont en train de changer leur fusil d'épaule.

D'abord, les évangelistes, base de l'électorat républicain. Si beaucoup d'églises ont pris position depuis des années, les évangelistes, eux, refusaient jusque maintenant de se prononcer sur le sujet, accusant cette vague verte de détourner l'attention des "vrais" combats - avortement, prière à l'école...

Mais aujourd'hui, une partie de cette communauté a franchi le pas. Début 2006, ils ont lancé une "initiative évangélique sur le climat" et selon Rusty Prichard, un responsable de "l'Evangelical Environmental Network", Le réchauffement climatique existe bien, il est dû à l'activité humaine, et c'est un devoir moral fondé sur les écritures, de veiller à protéger la planète, oeuvre de Dieu."

Autre pilier républicain à virer au vert, le business.

Au dernier salon automobile de New York, au printemps dernier, l'impensable s'est produit : les constructeurs américains ont annoncé qu'ils ne s'opposaient plus à de nouvelles normes exigeantes en matière de consommation d'énergie. sentant se rapprocher la perspecticve d'une législation, ils préfèrent l'influencer de l'intérieur plutôt que de rester sur le bord de la route.

C'est un phénomène qui se généralise. Les poids lourds de différents secteurs - Walmart, Cisco, HP... - ont déjà demandé une legislation fédérale fondée sur les mécanismes du marché (comme pour Kyoto).

Leur raisonnement est triple: Un, ces industries se disent que c'est bon pour leur image, deux, qu'il vaut mieux avoir une loi uniforme au niveau national plutôt qu'un tas d'initiatives et troisièmement, qu'en économisant de l'énergie, on économise aussi de l'argent... et qu'on peut même en gagner!

Enfin, même le Pentagone s'inquiète sur les effets du changement climatique sur les intérêts stratégiques américains. D'ici 20 à 30 ans, en raison de la montée des eaux, les Etats-Unis pourraient perdre des bases militaires comme celle de Diego Garcia, principale base américaine au milieu de l'océan indien.

Une opportunité pour faire des affaires...

George W. Bush à donc de plus en plus des allures de dinosaure. Les principaux prétendants à sa succession font eux du réchauffement climatique, l'un des thèmes majeurs de leur campagne.

Rudy Giulani, maire de New York lors des attentats de septembre 2001 et aujourd'hui en tête dans les sondages à repris une idée qui plait : non seulement les Etats-Unis doivent prendre au sérieux les menaces liées au réchauffement climatique, mais ils doivent prendre le leadership de ce combat.

On dit de plus en plus que ce combat, pour cette génération, doit être l'équivalent à la conquête spatiale au temps de John Kennedy.  Lorsque JFK avait donné 10 ans à l'Amérique pour marcher sur la lune, les Etats-Unis étaient en retard sur l'URSS. Mais c'est bien un américain qui posait le pied le premier sur la lune.

Aujourd'hui, les Etats-Unis, restés en dehors de Kyoto, sont à la traine. Mais déjà, des millions et des millions de dollars sont investis dans la recherche pour un monde plus vert. Car de plus en plus d'Américains sont convaincus que le réchauffement climatique est une opportunité dans le monde des affaires.

Aujourd'hui, les discussions ne visent pas à démontrer l'existence du réchauffement, mais à insister sur les avantages que les entreprises américaines ne manqueront pas d'en tirer dans un avenir proche, quand personne, ni même le concurrent chinois, ne pourra éluder la question et aura besoin de technologies, qui pourraient bien être américaines...


GC.


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