Citizens’views #12 : “les médias sociaux, peuvent porter des opinions contrastées et casser les mythes, imposés par l’establishment, en jouant d’égal à égal” Alek Boyd

Publié le 29 novembre 2008 par Lilzeon

Alek Boyd est un blogueur et un activiste qui avait décidé de faire campagne pour la liberté de parole contre Chavez. Il avait aussi monté le site d’information VCrisis (V comme Vénézuéla…). Il a accepté de répondre à quelques questions pour Citizen L.

# Bonjour Alek! Tu peux te présenter en quelques mots ?

Salut à tous, je suis un blogueur vénézuélien et aussi un acvisite pour les droits politiques et civiques. Je suis en charge des opérations pour Human Rights Foundation.

# Comment internet et plus précisément les médias sociaux t’ont aidé pour tes activités. Tu peux aussi rappeler le but de VCrisis?

Internet est une vraie révolution. C’est un terrain nivelé, où les citoyens, ou les médias sociaux, peuvent porter des opinions contrastées et casser les mythes, imposés par l’establishment, en jouant d’égal à égal. Tout ce dont on a besoin est une bonne compréhension de comment internet fonctionne, et notamment comment les différents outils disponibles peuvent permettre d’atteindre une audience plus large, sans avoir à se conformer à des critères éditoriaux qui ne reflètent pas toujours objectivement une réalité. Ca m’a énormément aidé à démasquer beaucoup de mensonges, de distorsions, de fausses informations, diffusés depuis des années par le régime de Chavez et ses apôtres de par le monde.

L’objectif de VCrisis était, précisément, d’exposer une autre vision de la réalité vénézuélienne, en anglais, ce qui était à l’époque inexistant en ligne. Rappelons que l’histoire d’amour entre Chavez et l’opinion publique internationale n’était qu’à ses débuts quand j’ai commencé à bloguer en Octobre 2002. Fort heureusement, une relation basée sur les mensonges, sur des présomptions infondées, des ressentiments et des utopies, ne dure pas très longtemps.

# Je t’ai découvert par le biais de Yoani Sanchez : est-ce que tu souffres des mêmes difficultés à bloguer dans ton pays, et si oui, comment utilises-tu  les médias sociaux pour diffuser son message?

Non, en fait les blogueurs vénézuéliens sont libres de dire ce qu’ils veulent, quand ils veulent. Il n’y a pas de restrictions, pas de problèmes de réseaux, par de blackout électriques. Yoani peut simplement rêver de la liberté que nous avons au Vénézuéla. Par exemple, mes activités de blogging m’ont conduit en 2006 à devenir consultant pour le candidat à l’élection présidentielle Manuel Rosales grâce à Penn, Schoen et Berland.

Ainsi j’ai pu le suivre à travers le pays pendant toute la durée de la campagne, une première au Vénézuela et peut-être, comme le dit Daniel Duquenal , n’importe où dans le monde. Yoani ne pourrait pas avoir fait ça, simplement parce qu’il n’y a pas eu d’élections à Cuba avec une vraie opposition depuis que le dictateur Castro a pris le pouvoir en 1959.

C’est pourquoi les blogs sont des formidables outils pour diffuser des messages, qui donc vont résonner à travers les gens, ce qui peut conduire une personne à réaliser des choses extraordinaires. La perpective ouverte aux blogueurs, de n’importe quel bord, de pouvoir être autorisés à être aussi constamment proches d’un candidat à l’investiture présidentielle, est sans précédent; je n’aurais pas pu faire ça sans les médias sociaux. C’est une chose fascinante qui deviendra une réalité établie dans les années à venir.

# Si tu pouvais réaliser un projet utopique grâve au web, quel serait-il ?

Si je pouvais faire que le sens commun soit plus communément répandu à travers des programmes d’éducation gratuits accessibles pour tout le monde, je mourrais heureux, car la plupart des problèmes de cette planète sont résolvables grâce à des approches de bon sens.