Demain, le couple hypermarché/voiture aura probablement vécu

Des heures passées dans les voitures pour aller faire ses courses, des dépenses d’essence qui explosent avec l’augmentation du prix des carburants, des pollutions locales (physico-chimiques et particules) et globales (gaz à effet de serre), tous ces éléments conduisent à remettre en cause peut être lentement et progressivement mais probablement inexorablement les anciens schémas d’aménagement du territoire qui voulaient que les hypermarchés s’installent loin des centres villes.
Malgré leurs temps libres, les Français considèrent aujourd’hui que le temps passé à faire des courses est du temps perdu. A titre d’exemple, 46% des français considèrent que les courses alimentaires sont une corvée et 36% considèrent que les courses non alimentaires sont aussi une corvée.
En fait, les Français passent moins de temps dans les hypermarchés (le temps passé dans les hypermarchés étaient de 90’ dans les années 80, il est inférieur à 50’ aujourd’hui) et fréquentent plus de magasins (3,3 aujourd’hui contre 2,2 il y a dix ans).
Et ce nouveau mode de consommation n’est pas exclusivement français puisque les américains remettent également leur modèle commercial : « no parking, no business ».
Les modes de déplacement sont également remis en cause. En Chine, Carrefour devient un opérateur transport pour créer des hypermarchés sans voiture, les clients peuvent emprunter les réseaux de bus affrétés par l’enseigne.
Les stratégies d’implantation des hypermarchés et les créateurs de mobilité urbaine ont actuellement des difficultés à intégrer ces tendances et à faire leur révolution.
Tours a probablement été visionnaire en favorisant l’implantation d’une grande enseigne du meuble en ville (il faudra maintenant que les habitants puissent y aller facilement en transport en commun et qu’ils prennent le réflexe de se faire livrer) et en prévoyant un nouveau type de supermarché aux deux Lions.
Demain, on souhaitera faire ses courses rapidement, de façon ludique, en fréquentant rapidement plusieurs magasins et en utilisant de nouveaux modes de transport.
Demain, le couple hypermarché/voiture aura probablement vécu.
Dominique Lemoine