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« Acclimatation » propose une nature en pleine mutation

Publié le 30 novembre 2008 par Doukyo

Artiste : Carlee Fernandez,  Lola Isern, 2001,  Animal naturalisé, plastique,  On l’oublie souvent, mais la nature est elle-même porteuse de ses propres mutations. Bien sûr, l’homme ne cesse de provoquer des blessures sur l’environnement l’obligeant à réagir, mais la logique d’évolution de notre quotidien est permanente.
Loin des sujets maronniers sur la nature, l’exposition « Acclimatation » qui se tient actuellement à Nice, entend aborder ces phénomènes de mutations avec distance, en se focalisant sur les chimères monstrueuses auxquelles le savant n’accorde que peu d’importance.


Cent cinquante ans après les théories évolutionnistes de Darwin, la Villa d’Arson, à la manière d'un jardin botanique qui collecterait des informations dans un souci  d'expérimentation scientifique et d'observation publique, s’amuse à révéler et à fantasmer les formes que ces bouleversements pourraient engendrer sur notre propre environnement.

Artiste : Vincent Kohler,  Charlotte, 2001  Sculpture
Objets hybrides et mutants, mêlant le vivant et l'artificiel, images ambivalentes ou parfois facétieuses, les œuvres des artistes contemporains ici présentées mettent en évidence la complexité de la question de la représentation de la nature aujourd'hui. Une nature ni bucolique, ni meurtrie, conçue comme un champ d'expérimentation des formes et des savoirs, partagée entre principes de réalité et fantasmes, conservation et anticipation.


Sur place, « Acclimatation » reprend la structure en départements des musées d’histoire naturelle, partageant ainsi l’exposition en cinq chapitres successifs. Le premier, Pétrochimie, a pour but d’interroger les incidences provoquées par la production industrielle dans la définition même de notre environnement. Vivarium est par essence consacré au vivant et à sa faculté à se confronter à la matière morte de l’artifice. Arboretum, dédié spécialement au végétal, a pour vocation de constituer un paysage en soi, une forêt qui chercherait son identité. Planetarium ouvre une porte de sortie vers un avenir fait d’anticipation, inventant de nouveaux territoires dans lesquels toutes les mutations ont déjà eu lieu. Enfin, Climatologie tente de reconstituer dans l’espace des salles d’exposition de la Villa Arson des micro-climats à travers des sensations furtives.


Artiste : Pierre Malphettes, Un arbre, un rocher, une source, 2006,  Installation, technique mixte
Confiée à Bénédicte Ramade, critique d'art, spécialisée dans les questions de l'art écologique et du paysage, l'exposition agit en jardin intérieur, jouant de la structure labyrinthique des espaces du centre d'art, en revendiquant un caractère narratif fort : l'histoire possible d'une nature totalement synthétique, d'un environnement désincarné, entre conservatoire et terrain d'anticipation, réalité géopolitique et fantasmes, causes et effets. De l'installation à la vidéo, de la peinture au dessin, en passant par la photographie et le son, Acclimatation s'attache à déployer une nature de synthèse, hybride et polysémique.


L’occasion de découvrir une vingtaine d'artistes européens et américains dont certains n'ont jamais été exposés en France : Gabriela Albergaria, Pascal Bircher, BP, les frères Chapuisat, Donna Conlon, Marti Cormand, Valère Costes, Michel de Broin, Carlee Fernandez, Peter Goin, Pearl C. Hsiung, Petter Johannisson, Janice Kerbel, Vincent Kohler, Emmanuel Lagarrigue, Eve-Andrée Laramée, Charles Lopez, Pierre Malphettes, Vincent Mauger, Mariele Neudecker, Miguel Palma, Gyan Panchal, Evariste Richer, Abigail Reynolds, Katrin Sigurdardottir…


Acclimatation,
Jusqu’au 1er février 2009,
Villa Arson, 20 avenue Stephen Liégeard, Nice,
Entrée libre.


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