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Fais comme l'oiseau.... // les Bleuettes en demi-finale !

Publié le 30 novembre 2008 par Pascal Boutreau

Au revoir le Père Noël. On se revoit dans trois semaines... On fera ça chez moi cette fois... 

Retour au pays en ce début de semaine.  L'ouverture de la saison de nordique à Kuusamo, là haut tout au nord de la Finlande, n'aura pas offert de grands exploits tricolores. Comme prévu. A souligner toutefois la bonne 7e place de Jason Lamy Chappuis dans le combiné de dimanche. Pour le reste, mention bien tout de même pour Roddy Darragon en sprint et pour les sauteurs. Prochain gros rendez-vous nordique, la manche de Coupe du monde de La Clusaz. Si vous êtes dans les parages samedi et dimanche allez faire péter du "allez les Bleus" sur le plateau des Confins. Non seulement ça aidera les tits Français et en plus vous vous régalerez car l'endroit est magnifique. Et pour ceux (comme moi) qui trouvent que les contre-la-montre (les coureurs partent toutes les 30 secondes) ne sont pas très excitants, rassurez-vous, à La Clusaz il s'agira de courses en mass-start, c'est-à-dire que tout le monde part ensemble ! Spectacle assuré avec des Français qui devraient être dans le coup. Perso, je n'y serai pas. Ben oui peux pas être à la fois en train d'en baver sur les sentiers de la SaintéLyon et être au ski... Et puis Lyon, c'est bien aussi d'ailleurs...

En attendant, voilà un peu de lecture... (je m'étais juré de ne plus écrire des news aussi longues mais bon faut bien s'occuper...)

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A la demande de Christine, voici donc un petit topo sur le saut à skis. Sacrée discipline. Quand on arrive pour la première fois au pied d'un tremplin, ça fait quand même bizarre. Comment imaginer que des mecs sur deux planches se jettent de tout la haut pour aller couvrir, sur un tremplin comme Kuusamo, environ 140m pour les meilleurs, soit l'équivalent de presque un terrain et demi de foot. Le saut a même sa version "vol à skis" sur des tremplins immenses où les concurrents dépassent allègrement les 200m de vol (record à 239m pour un saut "posé" par le Norvégien Romoeren). Impressionnant ! Antoine Blondin, célèbre écrivain-journaliste qui oeuvra longtemps à L'Equipe surtout sur le cyclisme (il est aussi l'auteur du livre Un singe en hiver), avait surnommé les sauteurs "les hirondelles au garde à vous". C'était à l'époque où les sauteurs avaient des tenues noires et s'élançaient parfaitement raides, les bras en l'air (cf photo) (naissance du saut à la fin du 19e siècle). Aujourd'hui, les combinaisons ont pris des couleurs et le style en V (les skis écartés pour avoir de meilleurs appuis sur l'air) est apparu il y a une quinzaine d'années. Les sauteurs décollent à environ 90km/h. Histoire de ne pas les envoyer en dehors du stade, un jury détermine également la longueur de l'élan en fonction des conditions aérologiques et météorologiques (s'il neige, ça glisse moins sur la piste d'élan et la vitesse est donc moindre). Plus il est court, moins ça va vite et donc moins ça va loin.

TREMPLIN NUIT
Du côté des règles, en compète, les concurrents disputent d'abord des qualifs pour déterminer les 50 qui auront le droit de disputer le "vrai" concours. Le jour J, un premier saut détermine les 30 finalistes qui marqueront des points en Coupe du monde. Le vainqueur est bien entendu celui qui a marqué le plus de points sur les deux sauts (les mètres sont convertis en points selon un barème qui diffère selon la longueur du tremplin ; des notes de style (réception, qualité du vol) viennent s'ajouter à la longueur du saut).  

TREMPLIN GARMISCH
L'événement majeur du saut, c'est la Tournée des Quatre Tremplins. Il s'agit de quatre concours qui se disputent depuis près de 60 ans, à Oberstdorf (ALL, photo de gauche), Garmisch-Partenkirchen (ALL, photo de droite), Innsbruck (AUT) et Bischofshoffen (AUT) entre le 26 décembre et le 6 janvier. Je l'ai couverte en intégralité il y a quatre ans. Sympa mais un peu longuet sur la fin tout de même... Douze jours de fête populaire avec parfois plus de 50 000 spectateurs au pied des podiums. De la saucisse, des bières et du vin chaud de partout (eh oui il n'y a pas qu'à Lyon qu'il y a du vin chaud...) !

Test-saut
Un autre facteur du saut à skis est le poids. Evidemment, plus on est léger, plus on reste en l'air longtemps. D'où certaines dérives et des risques d'anorexie. Suite à la dépression de l'Allemand Sven Hannawald, seul homme en près de 60 ans à avoir réussi le grand chelem dans la Tournée des Quatre Tremplins (c'était en 2003-2004), la Fédération internationale a réagi en changeant ses règles en 2004. Un Indice de masse corporelle est ainsi défini en fonction de la taille du sauteur. En dessous d'un poids limite, le mec est pénalisé (on l'oblige à prendre des skis plus courts, or les skis permettant de prendre appui sur l'air, avoir des skis plus courts est rédhibitoire). Un mec comme le Suisse Simon Ammann, double champion olympique en 2002 dû ainsi prendre du poids pour ne pas être pénalisé.  

Enfin, pour être complet (enfin tant que possible), Autriche, Norvège, Finlande et Allemagne (un peu moins depuis deux ans) sont les nations fortes de cette discipline. La France est en retrait mais progresse depuis l'arrivée il y a deux ans d'un entraîneur Finlandais Pekka Niemela. Samedi, Emmanuel Chedal et Vincent Descombes Sevoie sont entrés dans les points. Vu de loin pour des néophytes, des 17e et 23e  c'est moyen, mais franchement, au regard du contexte, c'est bien.  David Lazzaroni est le troisième homme de cette équipe de France.

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Darragon
Pour rester les pieds dans la neige, je vous fait une petite opération recyclage d'un papier paru dans L'Equipe de samedi. Il s'agit d'un petit portrait de Roddy Darragon, notre unique médaillé olympique de l'histoire. A noter que Roddy a obtenu à Kuusamo la 16e place du sprint, en manquant d'un rien la qualif pour les demi-finales. Une vraie perf' pour le skieur du Grand Bornand puisque le style classique n'est vraiment pas sa passion... Voici donc le papier pour mieux connaître un de ceux qui pourraient faire l'actu de l'hiver, avec un titre un peu provocateur, que je dois à mon confrère d'Eurosport, Nicolas Delage (rendons à César...).

Darragon veut quitter le fond

Vice-champion olympique en 2006, le sprinteur veut effacer deux hivers bien ternes et repartir de l’avant.

RUKA – KUUSAMO – (FIN), de notre envoyé spécial

Darragon
Pour toujours, Roddy Darragon restera le premier fondeur français médaillé olympique de l’histoire. C’était un mercredi 22 février 2006, sur la piste de Pragelato, près de Turin. A l’arrivée du sprint, deux hommes levaient les bras vers le ciel. Le Suédois Björn Lind, nouveau champion olympique et dans son sillage, le skieur du Grand Bornand, sensation du jour. Sensation d’un jour. Un nouveau statut et surtout de nouvelles attentes. Excepté un podium sur le Tour de ski en janvier 2007 et quelques places dans le top 10, ces attentes n’ont pas encore été satisfaites.

Un printemps 2006 perturbé par ses nouvelles obligations contrarie sa préparation et ruine son hiver. " Je culpabilisais un peu, raconte aujourd’hui Darragon. Je me demandais ce que les gens allaient penser. Mais les années passent et je ne regarde désormais plus derrière moi. Cette étiquette de vice-champion olympique, je vais encore la garder jusqu’aux prochains Jeux et puis c’est tout. Quand je serai vieux et que je verrai mon nom dans les livres, ça me fera plaisir. Mais ça ne change pas une vie. Ce n’est que du ski de fond. "

La saison suivante ne fut pas meilleure, pourrie cette fois par une infection due à un problème dentaire. Cinquante jours d’antibiotiques, l’acide lactique qui ne s’évacue pas après les courses et donc l’incapacité à enchaîner des tours. " Je voyais des étoiles, je vomissais sans savoir d’où ça venait, se souvient-il. Je me posais mille questions. " Fin janvier, le mal est enfin localisé et la dent arrachée. Mais l’hiver se termine. Toujours sans résultat probant.

Au moment d’attaquer cette saison Kuusamo, Darragon, à vingt-cinq ans, veut cette fois y croire. " Il s’est entraîné comme jamais, avance Christophe Deloche, l’entraîneur des sprinteurs. Je trouve qu’il n’a jamais été aussi fort physiquement. Sa médaille olympique, il a eu du mal à la digérer certes. Ce jour-là il a fait quelque chose d’extraordinaire. Cela aurait peut-être été plus facile si l’avait eue un peu plus vieux. Mais une médaille, on la prend quand elle vient ! Le temps commence à faire son œuvre. Et puis l’incident de cet été l’a fait mûrir… "

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" L’incident ", c’est plutôt une boulette. En juillet dernier, à son arrivée à Sola, au sud de la Norvège, où Roddy devait participer à un show, les douaniers trouvent une petite quantité de cannabis dans ses bagages. Résultat : une amende des douanes (620 euros), une autre de la Fédération française (1500 euros dont 700 avec sursis), dix jours de travaux d’intérêt général à effectuer auprès des jeunes, dix jours d’arrêt militaire et surtout une grosse frayeur. " Je ne suis pas fier de moi, confie-t-il. Sur le coup, j’ai cru que j’allais me faire couper la tête. Mais les gens ont été sympas. Ils ont compris que j’étais plus un fêtard qu’un tricheur. L’Armée, comme toujours depuis le début, m’a soutenu et m’a pardonné parce que c’était ma première connerie (il est membre du 27e bataillon de Chasseurs alpins). Evidemment, il ne faut pas recommencer. Tout ça fait réfléchir. On se dit que tout peut basculer en un rien de temps. J’ai compris la leçon. "

Sauf miracle, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Entre le style classique qu’il n’apprécie guère au contraire de son coéquipier Cyril Miranda qui portera ce matin les espoirs tricolores, et cette neige froide et fine pour laquelle les Français peinent à trouver toutes les subtilités de fartage, Darragon sait n’avoir que peu de chances : " Même si je viens dans l’optique de faire un truc, je suis surtout là pour préparer la suite ". Et pourquoi pas ces Mondiaux de sprint qui se disputeront cette année en skating. " Je sors de deux années ratées, consent-il. Quand tu traverses le monde et que tu as fini ta journée après deux minutes de course parce que tu ne t’es pas qualifié pour les quarts de finale, c’est dur à encaisser. Heureusement que le coach me rappelle toujours que ça ne vaut pas la peine de se jeter d’un pont pour du ski de fond…  J’ai plusieurs opportunités cette année pour claquer. Je me sens bien. Mais cette fois, je préfère rester prudent et ne pas me dire que je vais tous les tuer. L’objectif de base, c’est d’atteindre les finales de skating. Pas forcément de les gagner mais au moins d’avoir réussi à fighter toute la journée. Il est temps de rebondir. "

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. Du dada pour vous signaler la grosse perf' de Michel Robert, vainqueur du Top 10, une épreuve de saut d'obstacles regroupant les dix meilleurs cavaliers de la saison. En gros une sorte de Masters du dada qui se disputait à Bruxelles. Sur sa jument de 10 ans, Kellemoi de Pepita, Robert a réussi le seul double sans faute du jour. Un vrai exploit quand on regarde la concurrence puisque Eric Lamaze, le champion olympique, Jos Lansink, le champion du monde ou encore Meredith Michaels-Beerbaum, la championne d'Europe et n°1 mondiale était présents. Michel aura 60 ans le 24 décembre et pointe actuellement au huitième rang mondial.  Même si ça m'a donné un peu de taf supplémentaire alors que j'avais plutôt la tête au ski, bravo à lui.

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. Et pour finir du foot fifilles bien sûr avec le quart de finale de la Coupe du monde féminine 20 ans au Chili, entre les tites Bleues et le Nigeria. Bonne nouvelle, voilà les Bleuettes en demi-finale. Comme contre l'Argentine en poule, elles se sont encore fait peur étant logiquement menées à la pause 2-1 après avoir été archi dominée dans l'engagement.  Les choses se sont heureusement arrangées par la suite. Plus déterminées, les Françaises ont fini par s'imposer 3-2. grâce à une merveille de frappe à 20m de Nora Coton-Pelagie (Paris-SG), à la 88e En demi-finale, jeudi, elles retrouveront le vainqueur de Japon - Corée du Nord qui se joue lundi soir. Charlotte, puisque tes Troyens nous ont encore enfoncés un peu plus vendredi soir (on va tout droit en National à ce rythme là), rattrape toi en bichonnant les fifilles. Allez hop au boulot !


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