Diffusée sur : FX (Câble - Etats-Unis)
Depuis le : 24 juillet 2007
Avec qui ?
Glenn Close (The Shield), Rose Byrne, Noah Bean, Tate Donovan (Newport Beach), Ted Danson, Zeljko Ivanek (Oz, Homicide, 24).
Ca parle de quoi ?
Patty Hewes dirige l'un des cabinets d'avocats les plus puissants de New York, "Hewes & Associates". Pour lutter contre le crime, elle sait s'entourer des meilleurs. Elle vient d'ailleurs de recruter une nouvelle et brillante associée, Ellen Parsons. Celle-ci ne s'imagine pas dans quoi elle s'embarque. Elle va devenir la protégée de Patty et de son associé principal, Tom Shayes. A leurs cotés, elle va découvrir l'envers du décor et notamment jusqu'où Patty est prête à aller pour faire plier les dirigeants corrompus. Ellen va t'elle être capable de travailler dans ces conditions et résister à la pression qu'elle doit subir ? (source : www.serieslive.com)
Et alors ?
Glenn Close méritait une série rien que pour elle. FX s'est chargée de concrétiser l'attente du téléspectateur. Si en lisant le synopsis de Damages, on pouvait s'imaginer avoir à faire à une énième série judiciaire, il n'en est rien. En effet, le pilote nous immerge dans l'ambiance d'un véritable thriller, dont la construction semble digne du cinéma. C'est une même affaire et ses ramifications dramatiques que l'on va suivre tout au long de la saison de 13 épisodes. Il s'agit donc d'exploiter pleinement la longueur du format série. La narration introduit une dose supplémentaire de suspense car la série s'ouvre six mois plus tard. Une Ellen Parsons très secouée court dans les rues de New York, couverte de sang et à l'évidence sous le choc. L'épisode va par la suite alterner entre de courtes scènes "six mois plus tard", que le téléspectateur identifie grâce à la teinte différente des images, qui nous indiquent que des évènements dramatiques ont eu lieu, et une majorité de scènes se déroulant dans le "passé/présent", où Ellen, jeune avocate ambitieuse, décroche un job dans la prestigieuse firme de Patty Hewes. Nous allons donc suivre les six mois qui ont conduit Ellen dans cette sorte de descente aux enfers. Si les allers-retours entre le passé et le présent sont plutôt bien maîtrisés, j'ai un doute sur leur apport réel. En effet, la curiosité du téléspectateur est immédiatement aiguisée lorsque l'on voit Ellen dans cet état au début de l'épisode (on peut rapprocher cette scène d'ouverture de celle de la saison 1 de ReGenesis par exemple). Mais ensuite, les scénaristes continuent de développer par petites touches la storyline se déroulant "six mois plus tard". Le passé doit nous renseigner les évènements qui ont conduit au présent, mais les scénaristes doivent faire attention à équilibrer correctement le récit de sorte à ne pas perdre le liant de la narration.
Ce pilote permet, outre ces interludes dans le futur (présent?), d'introduire Ellen dans son nouveau job. A travers elle, c'est le personnage de Patty Hewes qui écrase tous les autres protagonistes sur son passage, magnétiquement dangereuse à l'écran comme dans l'histoire. La fascination, en même temps que la crainte, qu'elle exerce chez ses employés et collègues n'a d'égal que son admirable maîtrise des évènements. Si, initialement, le téléspectateur reste réservé sur l'aura entourant Patty, au fur et à mesure que l'épisode avance, elle nous conquiert, mais surtout elle s'assombrit considérablement. La chute finale de l'épisode est parfaite, permettant de prendre conscience de la pleine dimension du personnage et de son machiavélisme glaçant. Car si durant tout l'épisode, Patty apparaît de plus en plus dure et intransigeante. Les révélations finales vous font rejoindre Ellen dans la paranoïa qui s'installe petit petit. L'affaire judiciaire en cause a de très importantes ramifications, rappelant divers scandales financiers récents aux Etats-Unis. Les employés d'une entreprise avait investi leurs économies dans cette dernière, qui a fait faillite tandis que leur ancien pdg avait pu vendre ses stock-options à temps... Si a priori, le téléspectateur était enclin naturellement à se retrouver du côté des employés, celle qui les représente brouille aisément les cartes. Les deux camps disposent de ressources impressionnantes et apparaissent près à tout pour parvenir à leur fin. Un jeu de pouvoirs, comme une partie d'échec, où la manipulation domine et où tous les coups sont permis. C'est avec Ellen que le téléspectateur glisse dans cette ambiance sombre. La tension s'accroît au fil de l'épisode.
Avant les cinq dernières minutes, j'aurais jugé ce pilote efficace tout en étant resté un peu en dedans de l'ambition qu'il affichait, mais la fin oblige à réviser sa perception de l'ensemble sous une perspective très différente, qui confère une toute autre dimension à l'affaire en cause. Tous les ingrédients pour réaliser un thriller de très bonne facture apparaissent réunis. Hormis le bémol concernant ces allers-retours passé/présent, les éléments et les actions de chacun s'emboîtent dans un puzzle complexe de façon convaincante. S'esquisse un 'toutélié' intéressant. On est bien plus proche d'un thriller judiciaire dans la lignée de La firme que d'une simple série procédurale.Bilan : Une série qui se présente finalement comme un véritable thriller. Sur une saison, elle se propose de nous immerger dans les arcanes des jeux de pouvoir entre différents protagonistes. On sait déjà que cette affaire va mal tourner. Reste donc à découvrir l'enchaînement des évènements qui ont conduit au drame qui se joue dans les flash-back du futur (ou présent?). A suivre.
Pour vous faire une idée plus précise, visionnez la bande-annonce de la série :