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Le «droit au logement opposable» devient réalité au-jourd’hui : une «urgence» à pas comptés ? (1)

Publié le 01 décembre 2008 par Kamizole

hebergement-des-sdf-tentes-don-quichote.1228128712.jpgPour une loi – purement électoraliste ? - élaborée dans l’urgence en deux mois et votée le 5 mars 2007, on ne peut pas dire que son application ait pris bonne mesure de la notion d’urgence ! Je suis en effet stupéfaite par l’étrange longueur des délais de sa mise en application.

Par ailleurs, à lire ce matin sur le Monde.fr le dossier très bien documenté consacré à tous les aspects de la loi «DALO» il m’est évident que cette loi n’est pas exempte de reproches et pour résumer : difficile à mettre en application, avec une procédure longue et peu connue, alors que s’y ajoute un déficit chronique en matière de logements sociaux.

Le droit opposable peut se faire valoir devant les tribunaux à partir de lundi
LEMONDE.FR | 02.01.08 ©
Le Monde.fr

Comme le sujet donne matière une fois de plus à de longs développements, je me propose de le poursuivre dans deux articles, l’un qui portera sur les arcanes de la procédure, l’autre traitant des problèmes liés au manque de logements sociaux et sans doute, à l’absence d’une véritable volonté politique en la matière malgré un certain «effet d’annonce» qui ne mange pas de pain !

Il me semble pourtant que la question du logement – SDF et mal-logés – était drôlement plus urgente que diverses mesures prises par le pouvoir depuis juillet 2007 :

  • Nicolas Sarkozy qui se fait généreusement octroyer une augmentation de son salaire de président de la République :174 % ! Excusez du peu. Alors qu’il a obtenu indûment de continuer à percevoir son salaire de ministre de l’Intérieur pendant 6 mois… Sans oublier le budget de l’Elysée, passé de 33 millions d’euros – ce qui était déjà faramineux – à 100 millions…
  • «Chez ces gens-là , on ne compte pas» ! Mais l’on mégote avec une âpre rapacité dès qu’il est question de donner quelqu’argent aux plus pauvres… Perfide question : qui est le plus «assisté» des plus pauvres ou de ceux qui nous gouvernent et perçoivent 60 000 euros par mois (grosso modo le montant de mes revenus annuels) tout en bénéficiant d’avantages non négligeables (nourris, logés, véhiculés par des chauffeurs payés sur le budget de leur ministère, etc… sans même parler des déplacements personnels dans des avions officiels voire des jets privés !).

  • Le «paquet-cadeau-fiscal» généreusement octroyé aux multimillionnaires par le biais du «bouclier» fiscal» qui a permis aux nantis d’être non seulement exonérés d’impôts mais plus encore de recevoir de l’argent du fisc : environ 2800 foyers fiscaux ont reçu une moyenne de 5000 euros et dont je rappelle qu’il coûtera à partir de 2009 12 milliards par an au budget de l’Etat !).
  • La majorité eut pu écarter le «bouclier fiscal» pour qu’elle s’appliquât à la taxe de 1,1 % sur les revenus de l’épargne destinée à financer le RSA, dont le montant est estimé à 12 milliards d’euros par an… effet du hasard : précisément ce que coûtera ce même «bouclier fiscal» !

    Mais vous n’y pensez pas ! Depuis quand demanderait-on aux nantis de contribuer à une quelconque solidarité en faveur des moins riches ? Tant pis pour la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 qui instaurait précisément la contribution de tous à proportion de leurs moyens… Il y a belle heurette qu’elle leur sert de torche-cul !

  • Tout cela participe du même mépris à l’égard des pauvres…
  • La question du logement social n’y déroge pas… Comme ils ne peuvent dire ouvertement qu’ils s’en moquent comme de colin-tampon, ils font semblant de s’en émouvoir (notamment quand des SDF meurent dans la rue) et inventent un arsenal juridique censé rendre effectif le «droit au logement» mais d’une telle complexité que tous les intervenants s’accordent à dire que les demandeurs devront être assistés d’un avocat…


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