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La "droite" en recherche de repères

Publié le 01 décembre 2008 par Micheljanva

Le débat au sein de l'UMP sur le travail dominical révèle la fracture entre une "droite" pour laquelle le bien commun repose sur des valeurs autres que boursières, et une "droite" qui n'a plus rien à envier au gauchisme révolutionnaire, au sens où est révolutionnaire ce qui détruit l'ordre naturel. La suppression de la carte Famille nombreuse et les velléités du gouvernement de placer les allocations familiales sous conditions de ressources avaient déjà provoqué une levée de bouclier dans la majorité. De même que le projet de banalisation du divorce. Ou les déclarations de Nadine Morano en faveur des mères porteuses, de l’euthanasie ou de la signature du pacs en mairie.

Cela fait longtemps que Nicolas Sarkozy apparaît comme plus « libéral » sur les questions de société qu’une partie des élus de droite, déclarant lui-même :

"Le clivage droite-gauche n’existe plus, il n’y a qu’un clivage entre les anciens et les modernes".

Le secrétaire d’État à l’outre-mer, Yves Jégo, analyse :

"Nicolas Sarkozy veut redéfinir les valeurs de la droite. Pour être élu, il s’est appuyé sur la droite de la droite. Pour gagner en 2012, il faudra convaincre la gauche de la droite."

La secrétaire générale adjointe de l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, explique :

"Il s’agit de définir ce que cela signifie d’être de droite aujourd’hui. Par le passé, la droite avait une image conservatrice tandis que la gauche était progressiste. Aujourd’hui, c’est le contraire. Être de droite, c’est revendiquer des valeurs affirmées, tout en acceptant de les confronter au monde contemporain."

Le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, pense que

"la droite a cessé d’être conservatrice. La gauche, qui a perdu son leadership culturel, est absente sur le plan des idées. Ce qui laisse à la droite une grande marge de manœuvre pour redéfinir son champ et ses valeurs. C’est l’occasion pour elle de remettre en question beaucoup de ses fondements, d’opérer un vrai travail de rénovation idéologique."

Avec l'aide des Jeunes Populaires de l'UMP et de Gaylib... Et malgré les oppositions de certains députés, comme Jean Leonetti :

"Cela commence à me fatiguer qu’au nom de la modernité, on passe tout de suite pour un ringard. Les ringards, ils essaient de s’occuper de l’essentiel, quand les modernes, eux, ne voient que l’accessoire. 

De même, pour Hervé Mariton :

"Le problème, c’est qu’on a l’impression qu’il s’agit davantage d’être dans l’air du temps que de se doter d’une doctrine. Au fond, on a le sentiment que le président de la République a peur d’incarner un pouvoir qui passerait à côté de la modernité. À force de vouloir brouiller les frontières, le risque est de ne plus savoir où l’on est et de perdre des électeurs au passage."

Michel Janva


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