Je viens de lire l'excellent article d'Aurélien, du Bord de sa fenêtre fort lointaine, puisqu'il réside dans la Belle Province, et j'avoue que j'incline tout à fait en son sens : l'UMP, ses alliés qui ne pipent mot (n'est-ce pas le Nouveau Centre ?) et plus généralement la Sarkozie rêvent d'un monde aussi parfait que policé et sécurisé. Ce qui me fait bondir, ce n'est pas de dépister la violence de jeunes enfants dans des crèches ; ce qui me fait bondir, c'est d'associer ce dépistage à la prévention de la délinquance.
Et si on lobotomisait les enfants un peu agités, dans ces conditions ? Ben oui, car, pour ma part, je me serais attendu à une politique dont l'objet était de favoriser le développement de l'enfant, en somme, une politique qui fasse de l'être humain le centre de ses préoccupations. Or, il n'en est rien : l'UMP, Sarkozy and Co ne cherchent pas à dépister la violence chez l'enfant afin de sécuriser cet enfant et l'aider, mais, bien au contraire, afin de le stigmatiser et de le réduire, comme le dit très justement Aurélien à son code génétique.
Et, je me pose exactement, au final, la même question que lui (je le cite) : Comment imaginer une solidarité accomplie dans une société où l'autre peut dès sa plus jeune enfance être "catalogué" comme déviant?
Je rejoins donc sa conclusion, que je fais mienne, définissant à propos le projet sarkozyste pour l'enfance :
On nous propose ici de réduire dès l'enfance les individus à leur code génétique, de les cataloguer et d'une manière ou d'une autre de les isoler les uns des autres. On me reprochera sans doute d'en faire trop, mais je suis convaincu que c'est tout le contraire de ce dont nos sociétés ont besoin. C'est un renoncement à l'enfance, la négation absolue de toute Poésie, de tout espoir... tout simplement de la vie. Résister à de telles idéologies n'est plus seulement une option citoyenne, c'est un devoir humain.