Magazine

« Comme un espadon dans une baignoire »

Publié le 02 décembre 2008 par Irene

Ce matin, levée dès potron-minet, avant le chat néanmoins, surpris de me voir réveiller la machine à café dès 5 h 20. Direction Pollutec, à Lyon, LE salon pour tout savoir sur les dernières technologies propres, les achats éco-responsables et autres traitements révolutionnaires pour panser la planète. Pas un chat, en revanche, dans les rues assoupies. Même les lumières de Noël roupillaient grave. Celles d’Attac, curieusement, étaient allumées, au grand dam d’une ivrogne excédée, qui frappait comme une sourde sur la porte vitrée pour « magasiner » avant le lever du jour. Peut-être un vampire un peu pressé ? Installée dans la navette SNCF antédiluvienne et surchauffée, j’écoute Souchon pour oublier que je vais suffoquer. Pas le nouveau, qui sort demain (Ecoutez d’où ma peine vient), et dont on fait grand bruit ces jours-ci. Du Souchon indémodable : Le Bagad de Lann Bihoue, version live. Dans l’excellent portrait réalisé par Laurent Thessier, diffusé hier soir, sur France 3, j’ai découvert que la rencontre, sur scène, entre le chanteur dégingandé et les binious de Lann Bihoue était récente (au Festival interceltique de Lorient). A l’époque, il avait choisi ce nom juste pour ce qu'il évoquait. Du Souchon pur souche. A la fin du documentaire, on voit sa silhouette frêle crapahuter dans les Hautes-Alpes (enfin, je suppose, pour avoir passé des vacances non loin de son sublime chalet…). La montagne l'impressionne, la nature l'inspire et le ressource. Au sommet (de son art ?), il plaisante : "On s'attend à voir quelque chose, derrière… Laetitia Casta… Mais rien, que de la caillasse !"
J’ai eu de la chance avec Souchon. Il y a longtemps, à l’Olympia, quand il interprétait Chanter, c'est lancer des balles, et qu’il en lançait vraiment dans le public, j’ai réussi à en attraper une au vol, dédicacée s’il vous plaît. Une petite balle orange, en mousse, que mon chat a fini par déchiqueter sans faire la midinette. Qui sait, j’aurais pu la vendre un jour à Drouot ? Plus tard, j’ai eu le privilège de discuter avec lui au téléphone. Un type accessible, qui ne la ramène pas. Un type dont le corps a l’air trop grand, une tête banale aux tifs rétifs. C’est vrai que peu d’artistes parviennent à capter l’air du temps avec autant de talent, de vérité et de simplicité. Comment ne pas se sentir proche de ses histoires, « comme un espadon dans une baignoire » ? Tiens, ça rime avec X Noir…

Photo : paysage des Hautes-Alpes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Irene 3 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog