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La Nullitude pour les nuls

Publié le 03 décembre 2008 par Collectifnrv
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La Nullitude pour les nuls

I

Des nouvelles de ( et des précisions sur) la Nullitude .

Selon le site qui nous héberge, Gisèle Halimi ( communément définie comme « une avocate féministe », de surcroît « de gauche ») a "raconté" ( sur une radio périphérique : l'émission de Pierre-Louis Basse sur Europe 1 le 22/11/2008)  qu’en 1981, François Mitterrand avait désigné l'actuelle présidente de la région Poitou-Charentes comme interlocutrice pour un grand meeting intitulé «Quel président pour les femmes?».

Un thème que nous ne nous hasarderons pas à commenter ici, en dépit de la fécondité probable d’une analyse approfondie de ce genre de question dans la « perspective Mitterandienne » telle qu’on peut maintenant l’apprécier avec un peu de recul historique. Nous nous contenterons de relever, dans le cadre qui pour l’heure nous intéresse, qu’il s’agit en l’occurrence d’un : « Meeting qui, selon Gisèle Halimi, a participé à la victoire du président socialiste. Mais pas grâce à Ségolène Royal: «Très vite, je n'en ai plus voulue. Elle était nulle» précise Maître Halimi.

Sans doute cette précision historique ( d'un témoignage "de première main") ne nous éclaire pas beaucoup sur la nature du concept (de nullitude), en somme fondateur de la "gauche morale"( comme se plut à se présenter le courant « socialiste » anti-marxiste) , mais elle permet en quelque sorte de le "dater" ;

tout en faisant clairement apparaître un conflit interne, en principe et en actes, immédiatement associée à son émergence, ce qui comme chacun sait est le propre d'une détermination consistante.

Incontestablement attesté, donc, dès les premiers temps du Mitterrandisme (mais sans aucun doute issue d’une généalogie bien plus ancienne) , la Nullitude se révèle comme la détermination qui dès lors va cliver, qualifier et durablement orienter le devenir du Parti « Socialiste » Français, pour qui désormais il va s’agir de savoir, toujours, d’abord, et en toute circonstance , qui et quoi est « nul(le) », ou ne l’est pas.

On notera tout de suite qu’être « nul(le) » et sans même tenter de définir plus avant ce que c’est , peut être approché « négativement » ( selon les bonnes vieilles méthodes scolastiques) car au moins on sait ce que ça n’est pas . D’abord ça n’est pas être « rien » : Ségolène Royal par exemple, est nulle, et pourtant elle n’est pas « rien » (sans qu’on ai besoin pour l’établir de définir ce qu’elle est, en dehors de « nulle »).

Je pense utile de poser d’emblée ce distinguo d’avec toute forme éventuelle de nihilisme, pour éviter tout malentendu « idéologique ». Les rapports de la gauche morale à certaines formes de nihilisme « mondain » ont déjà été très bien analysées et relèvent d’une toute autre problématique ( voir par exemple « Misère du Nietzschéisme de gauche » d’Aymeric Monville).

Mais on peut aussi mesurer à quel point nous avons affaire à un type de « nullité » qui n’est pas une « mesure » pas même un « résultat » ou une « qualité » mais , plus encore ou mieux : un « état », au sens scientifique du terme, et qu’on peut donc associer , dans la perspective  anthropologique que requièrent ces merveilleuse nouveautés postmodernes, à une « attitude ».

D’où, naturellement, le néologisme parfaitement formé dans la logique de la novlangue ( et singulièrement dans celle de l’idiolecte propre à la gauche morale) : Nullitude , et son corollaire : cette attitude est contingente, éventuellement provisoire, et par nature jamais définitivement exclue ou acquise.

Ce double constat est important car il éclaire l’essentiel de la « praxis » ( théorie appliquée) de la gauche morale et du parti qu’elle a pris (le PS) , et qui apparaît comme un combat permanent pour se positionner en rapport  et par rapport à la « nullité » ainsi comprise.

C’est cet « impératif catégorique » d’un nouveau genre ( peut être au sens Foucaldien du « genre », la question est à l’étude) qui explique la nature des conflits et des débats au sein de cette population et la manière dont ils constituent au final ( en tant que finalité) le substrat « nullifiant » qui permet d’apprécier la posture et donc la nullitude des protagonistes .

Etre ou ne pas être « nul(le) », comment l’être ou ne pas l’être, à quel degré l’être ( ou ne pas l’être), telles sont les questions primordiales et lancinantes qui « gauchissent » l’ontologie de la gauche morale (et de son parti pris : le PS) .

à ce stade, on peut et on doit donc se poser la question de la « production » de toute cette nullité requise pour constituer le « sol » dans lequel ce courant « politique » pourra enraciner son débat permanent, générateur de nullitude fondatrice et qualifiante.

C’est ce qui sera exposé dans la deuxième partie de cette communication.

Urbain


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