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Régionalisme, politique : Le rendez-vous raté de l’Alsace avec son psy …

Publié le 03 décembre 2008 par Stb

Psychanalysedelalsace On réfléchit beaucoup actuellement, dans les partis et hors des partis sur l’avenir du fait régional, sur sa représentation politique (les élections régionales arrivent à grands pas), sur le « régionalisme » incarné dans les domaines culturels, politiques, économiques. On réfléchit et l’on cherche des solutions tantôt au renouvellement des élites politiques, tantôt à briser les tabous de la pensée unique, du jacobinisme, de l’Histoire et d’autres domaines aussi.

Relisant « Psychanalyse de l’Alsace » à l’occasion de la réédition de l’ouvrage, j’ai pensé au coup médiatique que constitua la parution de l’ouvrage de Frédéric Hoffet au sortir de la seconde guerre mondiale. Coup médiatique et coup de génie aussi, le complexe alsacien était clairement évoqué.

Coincée entre des cousins naturellement germains, des amis parisiens naturellement jacobins et une double culture, l’Alsace pouvait au travers des lignes, cerner un mal qui fera même rire lorsqu’il sera décliné, bien plus tard, par d’autres ouvrages comme « Ciel, mon mari est muté en Alsace ».

En attendant, j’imaginais bien l’Alsace sous la forme d’une belle alsacienne, consciente de ses atouts, de sa relative santé et de ses formes. Une alsacienne européenne, riche de ses traditions, de ses rencontres aussi.

Je l’imagine cherchant dans l’annuaire la liste des psy, demander même conseil à ses amis. Mais à cette époque, aller chez un psy, c’est comme aller à confesse, c’est déjà avouer une faiblesse ou un crime et cela ne se fait pas.

On comprend là pourquoi peut-être l’Alsace a fait « un refus » et repoussé au lendemain, voire au surlendemain, ce rendez-vous avec sa psychanalyse.

Et l’Alsace s’est laissée vieillir, enfermant au plus profond d’elle, ce qu’une analyse aurait pu transformer en atout assumé, en  force éveillée. Ses élites se sont, elles, enfermées dans un consensus confortable, n’en sortant que pour exprimer parfois une « rebellitude » sans lendemain. Aujourd’hui, 57 après, l’Alsace est toujours belle mais la question se pose toujours de son éternel rendez-vous avec la psychanalyse.

Les Bretons ont le droit d’être bretons, les Basques, basques, les Corses corses, les Cht’is ont le droit de faire rire la France, et l’Alsace dans tout cela ? La gauche par le fait de Roland Ries, la droite par d’autres qui évoluent aussi,  découvrent ou redécouvrent le mot « identité ». Certains sincèrement, d’autres de manière plus calculées pensent qu’il convient de faire table rase du passé, d’oublier les erreurs et enfin de laisser place à l’Alsace dans l’ensemble des débats.

On ne pourra là que se réjouir de toutes les initiatives visant ainsi à libérer les consciences et celle de l’Alsace, en particulier. En souhaitant qu’aux bonnes volontés succèdent les actes. Goethe qui aimait tant l’Alsace ne disait-il pas : « Garde-toi, dans la vie, de rien différer : que ta vie soit l'action, encore l'action ! ».

Au moment où s’éveillent les incarnations du fait régional, nous pardonnerons donc aux esprits tardifs qui se firent parfois les complices de l’endormissement et appelons, par delà les clivages partisans, à une véritable libération. Le passé reste le passé, l’avenir de l’Alsace, lui se construit au jour le jour.

Et là, quelqu’en soit les portes drapeaux, une chose est sûre : une fois honoré le rendez-vous avec son psy, pour l’Alsace, c’est clair une nouvelle vie pourra commencer pour cette terre de France au cœur d’une Europe continentale qui reste plus que jamais à bâtir et consolider.


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