L‘actualité est un objet difficilement appréhendable lorsque que l’on tente de poser un regard critique sur les médias. Et une fois n’est pas coutume, elle alterne de manière disproportionnée entre catastrophisme et quotidienneté de l’information.
Dans le cas présent, il s’agit d’une information relatée dans les médias mais de manière confidentielle et qui concerne le fameux virus H5N1 relatif à la grippe aviaire. En effet, ces derniers jours (NB. les articles sont datés du 31 juillet), deux oiseaux ont étés retrouvés morts en Moselle des suites de cette contamination. De fait, il s’agit d’une information qui peut attirer l’attention suite aux tappages exercés préalablement pendant de longues semaines par l’ensemble des dispositifs médiatiques.
La mise en place du fameux principe de précaution avait réussi à rendre tout à chacun apeuré à la simple vue du premier pigeon atterrissant sur un trottoir. La peur aidant à l’intérêt, le filon avait été exploité jusqu’à ses propres limites et l’évidence que le risque était minime et ne nécessitait aucunement tout ce remue ménage.
Cette fois-ci, alors que deux cas sont avérés, le traitement médiatique en est tout autre. La psychose ne prend plus, les journaux télévisés ne semblent pas friands de ce genre d’histoires ? La période est il est vrai pour ce genre d’affaires peu propice à l’amplification des faits, la période étant entre deux migrations (et une possible propagation est de ce fait réduite). Cependant, n’assiste-t-on pas de manière flagrante à deux poids deux mesures dans le traitement de l’information. Sans être demandeur d’un retour du catastrophisme, l’explication de cette information par l’intervention experte ne serait elle pas une chose légitime, histoire de clarifier la situation.
Cet exemple est en tout cas flagrant d’une pratique journalistique qui s’attaque principalement aux faits nouveaux et n’aiment pas reprendre du réchauffé, pour cause de saturation préalable (exception faite aux fameux “marronniers” de l’information). Par ailleurs, cela remet aussi en cause le lissage et l’uniformisation de l’information, car dans le cas présenté, cette information ne trouve grâce que dans de petits encarts mais aucun dispositif n’a voulu étayé l’information, de manière à l’expliquer. Sans quoi, il est sûr que la concurrence aurait invariablement fonctionnée de la même façon…
Réflexion