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La Nullitude à l’œuvre

Publié le 05 décembre 2008 par Collectifnrv
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III

La Nullitude à l’œuvre,

(à l’heure du progrès technique)

Ce double impératif théorique et pratique, scrupuleusement appliqué au débat politique ( interne à la gauche morale et à son « parti pris ») depuis son élaboration, sera d’autant plus efficient dans la réalisation de ses objectifs qu’il va faire l’objet, au fil du temps, d’une non moins remarquable maturation technique , de « progrès » incessants qui vont  permettre de gommer progressivement tout ce qui pouvait paraître se rapporter, fut-ce très indirectement, à des concepts ou même des idées politiques « d’opposition ».

Au prix d’un belle constance nullifiante et d’un magnifique travail d’édulcoration néantisante de la part des apparatchiks dévoués à la cause de la gauche morale (et de son « part pris »), des succès remarquables ont été obtenus ( avec il est vrai le concours zélé d’une bonne partie de l’intelligentsia « morale ») ;

notamment la disqualification, puis la destruction/nullification complète de quelques unes des principales contradictions (archaïques) qui auraient pu faire obstacle au projet moderne de la nullitude ;

en particulier :  le clivage gauche/droite lui même induit par les contradictions issues de l’affrontement avec le libéralisme/capitalisme .

Pour parvenir à ce résultat essentiel , la nullitude applique une démarche conceptuelle « empirique » à son image : la nullité conceptuelle , qui peut se décrire ainsi : « je ne suis pas capable de penser ( concevoir) autre chose , il est donc impossible de penser autrement» .

Selon cette démarche, le processus, appliquant « à la lettre » les deux principes de la nullitude, a consisté à vider les de tout contenu ( notamment de tout contenu dialectique) les contradictions jusqu’ici aporétiques dans la logique de la gauche morale :

Le clivage droite/gauche n’a plus à être identifiable car il n’a plus d’objet, de critère discriminant.

Il n’a plus d’objet par ce que ce qui le fondait s’avère déboucher sur une aporie : il n’y a pas d’alternative au capitalisme/libéralisme, à la société globale marchandisée, à la loi du marché.

C’est à partir de ces deux postulats de base, indissociables et concomitants, qu’est brillamment fondée la « nullitude de base », à l’intérieur de laquelle tout développement politique va consister à « approfondir » la nullitude « de fond » :

N’ayant plus à être identifiable , le clivage droite/gauche n’a plus qu’à être « posé ».

Il s’ensuit naturellement que la gauche morale est une pure « attitude », sans plus de conséquence pratique ( sur la vie sociale et son économie).

Elle est réduite à un état que rien ne qualifie sinon sa « nullitude » (opposition annihilée, nullifiée) .

Une opposition de « pure forme » et qui pour parvenir à cet « état » et surtout le pérenniser doit soigneusement exclure tout risque de dissensus, d’émergence d’un contenu politique opposable ( à son Janus symétrique : la droite ), car alors les contradictions insolubles resurgiraient … anéantissant tous les beaux efforts et les résultats consistants de la nullitude de base.

Pour assurer qu’aucun « incident » ne puisse affecter la nullitude « de superstructure » (théorique), elle est garantie par l’application stricte et de plus en plus spectaculaire du principe pratique de nullitude : toute l’activité politique est organisée (au sein de la gauche morale) , avec constitution arbitraire( et indifférente) de systèmes d’opposition exclusivement « internes ». Ces oppositions internes ne reposant plus sur aucun « objet » ( puisque la nullitude théorique exclus toute opposition à l’économie de marché et à l’organisation sociale qui en découle) deviendront naturellement , essentiellement « subjectives ».

En bref il va s’agir de constituer des équipes d’individus rassemblés sur la base d’intérêts personnels, qui vont s’affronter pour s’assurer par des jeux d’alliance le maximum de pouvoir et de gratification individuels.

Dans une configuration idéale ces jeux d’opposition doivent globalement s’annihiler réciproquement pour aboutir à l’état de nullitude « parfaite ».

C.Q.F.D.

Urbain


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