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la France, le maillon faible ? (2)

Publié le 08 décembre 2008 par Polluxe
la France, le maillon faible ? (2)

La Chine s'acharne sur la France : après l'avoir menacé de représailles économiques, elle demande à la France de " corriger ses erreurs " suite à la rencontre de Sarkozy avec le Dalaï-lama. Ceci alors que le Dalaï-lama fait une tournée européeenne, qu'il a déjà rencontré les chefs-d'Etat britannique et allemand et que cette rencontre a eu lieu quasiment en catimini (une demi-heure, en Pologne). Mais peut-être est-ce justement ceci qui explique cela... Stratégie de l'attaque du maillon faible selon Jean-Vincent Brisset, spécialiste de la Chine à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques). Son analyse, que je trouve intéressante, avait déjà été proposée au moment des Jeux Olympiques et était passée un peu inapercue ; elle fait maintenant l'objet d'un entretien dans Le Monde :

Extraits : " La France est donc le maillon faible ?
Oui, et ce, historiquement. [...] Cela remonte à loin. Les diplomates français ont de tout temps été fascinés par la Chine et en ont une vision totalement déconnectée de la réalité. Nous sommes persuadés qu'il faut être gentils avec les Chinois pour que les Chinois soient gentils en échange. Parmi les pays ayant joué un grand rôle au niveau mondial, le nôtre est celui qui s'est montré le plus faible vis-à-vis de la Chine. Nous sommes ainsi considérés comme un pays femelle, faible et qui change tout le temps d'avis. Or la Chine ne respecte que la force.
[...] La France s'est lancée dans un concours d'excuses alors qu'elle n'y était pour rien. Des excuses qui s'inscrivent en outre dans la droite ligne de la tradition diplomatique chinoise : historiquement, un pays vassal marque sa soumission à Pékin en envoyant un émissaire chargé de porter un cadeau. Et que fait Sarkozy ? Il envoie Raffarin, un ambassadeur tout désigné, porter une biographie du général de Gaulle à Pékin.

Comment les Chinois ont-ils interprété ce geste ?
Ils n'ont pas eu à l'interpréter ! Pour eux, c'est extrêmement clair : la France est un pays vassal. Et il sera très difficile de revenir en arrière. On a déjà essayé par le passé : en 1993, Balladur avait envoyé un émissaire, George Friedman, déclarer à Pékin que la France ne reconnaissait qu'une seule Chine, afin de se réconcilier après l'embargo sur les armes initié par la France en 1989. Nous n'y avons gagné que du mépris.

Comment rétablir des relations plus saines avec la Chine ?
Il y a heureusement beaucoup de gens en Europe qui commencent à comprendre que la Chine n'est pas un pays ami. C'est un pays égoïste qui a des rapports rugueux avec le reste du monde, avec lequel il faut prendre un peu de distance. Cela s'est ressenti dans les premières déclarations européennes après l'annulation du sommet Chine-UE : Manuel Barroso a commencé par expliquer que le problème concernait toute l'Europe, pas seulement la France, et surtout qu'il y avait un problème du côté chinois. La Chine attend maintenant de voir si Sarkozy ira bien voir le dalaï-lama en Pologne. Elle teste la solidité de l'Europe, pas de la France : si elle impose des mesures de rétorsion bilatérales contre la France et que les Européens laissent faire, elle aura tout gagné. Mais si la France se retranche derrière l'Europe et que l'UE reste solidaire, ça se passera très bien. Si l'Europe faiblit, la Chine pourra piétiner tous les pays européens l'un après l'autre, sauf la Grande-Bretagne, qui ne se laissera jamais faire.
(Le Monde, 04-12-2008)


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