Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat a déposé un amendement prévoyant que les pertes des actionnaires puissent faire l’objet d’une déduction fiscale. M. Marini, adepte de la « rupture libérale », applique avec un sens de l’à propos étonnant l’une de ses recettes éprouvées : bénéfices privés, pertes publiques. .
Contre Info, 7 décembre 2008
L’amendement déposé par Philippe Marini, sénateur UMP, permettrait aux particuliers de déduire de leurs revenus les pertes sur les actions boursières à concurrence de 10 700 euros.
Au delà de ce plafond, ces pertes pourront être reportées sur les exercices suivants durant 10 ans.
Sont concernées les opérations de ventes d’un montant inférieur à 25 000 euros au total, effectuées entre le 1er janvier et le 1 décembre 2008.
« Ce ne sera pas une très grosse mesure. Elle devrait concerner les portefeuilles boursiers modestes de particuliers d’un certain âge qui ont été dans l’obligation de vendre leurs actions dans ce marché aussi baissier, » a déclaré M. Marini, qui a affirmé que cet amendement avait été rédigé « en concertation » avec Bercy.
Embarras
Partick Devedjian, nouveau ministre de la relance, manifeste un certain embarras devant une mesure qui cajole l’actionnaire en temps de crise. « Je ne suis pas sûr que ce soit une idée formidable, que ce soit en tous les cas la priorité », a-t-il déclaré.
Ce n’est pas le sentiment de Jean-François Coppé qui trouve l’idée « séduisante ».
Quant à Benoit Hamon, porte parole du PS, il s’indigne de voir « les amis de Nicolas Sarkozy qui ont perdu de l’argent en Bourse vont avoir leurs pertes déduites de leurs impôts ! »
Contre Info - Commentaire
M. Marini se présente sur son site ainsi :
Refusant le consensus mou, Philippe Marini appelle à une rupture libérale, c’est-à-dire un retour en force de la volonté politique, en opposition aux “déclinologues” ou aux rêveurs !
En adepte de la « rupture libérale, » il applique donc l’une de ses recettes éprouvées : bénéfices privés, pertes publiques.
Que les « déclinologues », se le tiennent pour dit : l’urgence, aujourd’hui, alors que s’annonce la récession la plus grave depuis des dizaines d’années c’est de secourir l’actionnaire.
Mais comment ne pas comprendre qu’en cas de sinistre on veuille sauver du naufrage ou de l’incendie les êtres qui vous sont les plus chers ?
Nous ne saurions donc reprocher à M. Marini d’avoir écouté son coeur. Nous nous contenterons simplement de nous étonner de voir un élu de la Nation manifester avec autant d’inconscience où vont ses préférences.
Sur le web :
La page du sénateur Marini sur le site du Sénat.
Contre Info avec RFI et AFP, Agences.