Devant la levée de bouclier déclenchée par l’annonce de l’amendement déposé par Philippe Marini, permettant de déduire des revenus 2009 les pertes liées au krach boursier., le gouvernement pouvait difficilement ne pas reculer… J’ai entendu tout à l’heure sur France-Info Eric Woerth déclarer qu’il était hostile à une telle disposition et qu’elle ne serait pas retenue… On verra bien !
LE MONDE | 08.12.08 ©

LEMONDE.FR | 08.12.08 ©

Toujours est-il que cela fait partie d’un exercice bien rodé depuis plus d’un an : «ballon d’essai» et «rétro-pédalage» devant le tollé général.
Il me semble qu’en outre Philippe Marini s’inscrive exactement dans la promesse de Nicolas Sarkozy faite en septembre : veiller à ce qu’aucun épargnant ne perde un euro… Mais depuis, la crise sociale et le chômage de masse reparti à la hausse – sans que Nicolas Sarkozy s’en soucie guère dans son «plan de relance» ont rendu l’exercice d’autant plus difficile que l’on compare les 540 milliards d’aide aux banques aux mesquins – aussi riquiqui que lui - 27 pauvres milliards accordés pour la «relance»…
J’ai eu l’occasion incidemment de dire tout le mal que l’on peut penser d’une telle disposition, notamment à la suite d’une interview de l’économiste thomas Piketti entendue hier soir sur France-Info.
En effet, une telle mesure serait acceptable si les plus-values et revenus financiers étaient taxés – comme aux Etats-Unis – au même taux que l’ensemble des revenus. Or, en France, ils sont taxés à 15 % - taux unique et dérogatoire au barème progressif de l’impôt sur le revenu : une vraie «niche fiscale» !
C’est vraiment : «à tous les coups l’on gagne» ! au tirage : quand il y a des bénéfices, on les empoche en profitant des avantage ; au grattage : quand il y a des pertes, ce serait à l’Etat de les compenser. Or, la Bourse demeure – même en période normale – un placement spéculatif et donc risqué, quand bien même les épargnants feraient-ils preuve de la sagesse la plus élémentaire.
Philippe Marini est loin d’être un inconnu, du moins ici…C’est un des plus acharné défenseur de la suppression de l’ISF qui ferait «fuir» à l’étranger les détenteurs de capitaux et autres patrons… Il ne parle pas des pèlerins de Vaduz que je n’ai pu m’empêcher d’épingler ici… toujours est-il que j’ai retrouvé dans ma documentation un article du Figaro du 19 mai 2008 où il est interviewé sur ce sujet et celui des «niches fiscales» : En finir avec l’hypocrisie fiscale à la française
Le problème, avec mémé Kamizole, c’est qu’elle a – encore ! - bonne mémoire !