Un parlementaire trié sur le volet propose un concept confondant dans sa symbolique et ses effets. Et l’exécutif dans sa grande sagesse tempère.
Comment un sénateur de la majorité UMP seul peut dans son coin pondre ce type de balourdise et la proposer? Le bonhomme est conscient de l’énormité de la chose. Les charrettes de licenciements (boursiers) sont annoncées, tranquillement il propose de rembourser les dettes des actionnaires perdants. Personne à l’UMP, que l’on sait pas du tout caporaliste n’a tapé sur l’épaule du gusse pour lui confier que, peut être ce projet (bien que complètement en accord avec l’idéologie du parti) serait (compte tenu de la délicate situation du peuple français) un tantinet superflu. Foutaise et manipulation.
C’est un attrape journalistes (et crétins). La nouvelle fait d’abord le tour des rédactions et est infirmée le soir par le gouvernement. En l’occurrence la brillante avocate d’affaires C.Lagarde. Qui trouve ça : « injuste ». On sait que la « comtesse » s’y connaît en injustice…
Ce n’est pas un coup d’essai. La majorité fait de cette stratégie une méthode gestion. Faire passer l’idée que le gouvernement est garant de l’équité et garde une saine pondération. Il tient ses chiens fous en laisse. Une poignée de parlementaires extrémistes qu’il faut canaliser. Qui se soucie de cet inconnu P.Marini ? Qui veut aller jusqu’au bout des réformes antisociales ? L’un fait disjoncteur. L’autre, à l’Élysée, garde la main.
Ce processus a connu une curieuse variante ces dernières semaines. Canasson boiteux du gouvernement, R.Dati déclara esbaudie que le bon sens conduisait à l’embastillement de mineurs de 12 ans. Le soir même, le sinistre F.Fillon s’acquittait de sa besogne en assurant que rien de tout cela n’arriverait. Délivrant un cinglant démenti à Cosette. Quel seigneur, quel esprit de modération !
Selon le même précepte (UMP), dans une (imminente) prochaine étape, le président va se décharger de son premier ministre. Car N.Sarkozy est garant de l’unité nationale et sa tempérance est légendaire.
Vogelsong – Paris – 08/12/2008