Dans un rapport parlementaire, deux députés mettent en évidence la multiplication des atteintes aux sépultures en France. À la demande de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, André Flajolet et Jean-Frédéric Poisson, députés UMP du Pas-de-Calais et des Yvelines, viennent de boucler un rapport complet sur les violations de sépultures en France, intitulé «Du respect des morts à la mort du respect».
Si l'atteinte à l'intégrité des cadavres reste assez rare (8 cas par an), les atteintes aux sépultures sont plus courantes. Il en survient environ une tous les deux ou trois jours en France. Dans les huit premiers mois de l'année, 110 profanations de nécropoles ont été constatées. Entre 2006 et l'année dernière, leur nombre avait déjà bondi de 21%, passant de 119 à 144 faits. 10% à 15% des profanations seraient sataniques. Et 80% des interpellés depuis janvier ont moins de 18 ans.
Ce type de délit est normalement passible de 45 000 à 75 000€ et de 3 à 5 ans d'emprisonnement. Dans les faits, les tribunaux se montrent cléments : sur 310 condamnations pour violation de tombeau infligées en dix ans, la justice n'a délivré que 15 peines de prison ferme, pour une durée moyenne de 3,7 mois.
Parmi les quatre types de mobiles recensés (vandalisme, satanisme, racisme-antisémitisme, et vol de métaux), le ressort «crapuleux apparaît en nette augmentation ces dernières années». Le rapport pointe du doigt la désinformation médiatique :
"En 2007, 9 cimetières musulmans ont été touchés et 5 lieux de sépultures israélites. Malgré un traitement médiatique qui donne une impression inverse, la grande majorité des profanations concerne des sépultures chrétiennes…"