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Pourquoi le contribuable devrait-il financer l'Inquisition « antiraciste » ?

Publié le 10 décembre 2008 par Roman Bernard
J'ai tardé à réagir à la polémique déclenchée par Éric Zemmour sur le plateau d'Arte, dans l'émission « Paris-Berlin » du 13 novembre dernier, où il avait affirmé l'existence des « races ». J'ai tardé, d'abord parce que la LHC Lolik l'a déjà fait, mais aussi parce que j'étais réticent à adopter la posture modérée et toujours inconfortable de celui qui désapprouve tout à la fois les propos énoncés - contrairement à M. Zemmour, je tiens la notion de « race » pour anthropologiquement contestable et surtout politiquement dangereuse - et l'indignation qu'elle soulève, alors que la définition que donne Zemmour par la suite correspond davantage à la notion d'ethnie, ou plutôt de type ethnique, qui relève du phénotype et dont personne ne conteste l'existence, surtout pas le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) qui, curieusement, ose menacer de porter plainte si le polémiste multidiffusé n'était pas sanctionné médiatiquement.
Il va sans dire qu'une sanction, si elle était prise par crainte de tels groupes de pression communautaristes, serait hautement scandaleuse, et en tout état de cause infiniment plus contestable que les propos tenus par Éric Zemmour. D'abord parce que, comme je l'écrivais en juin dernier, dans une démocratie, un État de droit dignes de ces noms, « la liberté d'expression ne souffre, ne peut souffrir, d'aucune réserve. Elle est totale. »
Mon point de vue rejoint donc ici celui exprimé lors de la controverse concernant l'interrogation sur les « frontières de l'homophobie » du sénateur UMP Gérard Longuet, auquel je réaffirme mon soutien à la face de la centaine de trolls analphabètes qui était venue m'insulter ici à cette occasion. L'un d'entre eux, qui me menaçait de procès, me mettait au défi de défendre à nouveau la liberté d'expression. Voilà qui est fait, avec les réserves exprimées plus haut, mais qui n'enlèvent rien à ma sympathie.
Le procès de l'« antiracisme »
Outre cela, la récurrence de telles menaces, et leur mise à exécution régulière, doivent conduire au « procès » de l'idéologie qui les sous-tend, procès qu'avaient instruit Ivan Rioufol et le même Éric Zemmour dans leurs livres respectifs, La Fracture identitaire et Petit frère. Idéologie dont Alain Finkielkraut a prophétisé qu'elle serait « le communisme du XXIe siècle.
Cette idéologie, c'est bien sûr l'« antiracisme ». L'usage de guillemets est fait sciemment, tant est usurpée cette qualité par un courant de pensée dont la propension à susciter l'indignation de ses tenants est toute sélective, et dont les associations qui le portent confisquent la représentation des minorités.
Ces associations, parmi lesquelles SOS-Racisme, la Ligue des Droits de l'Homme, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), sont à l'antiracisme ce que le Parti communiste de l'entre-deux-guerres fut à l'antifascisme. En traquant le racisme et les « discriminations raciales » partout, même lorsque ces dernières sont sociales, ces associations prétendument antiracistes dressent les unes contre les autres les communautés, dont elles encouragent la différenciation et l'existence séparée.
Le multiculturalisme qu'elles promeuvent remet ainsi en cause la pérennité de l'idéal d'un homme universel et métissé par les mariages mixtes que deux modèles d'intégration, l'un fusionnel, le melting-pot américain, l'autre assimilationniste, le modèle « jacobin » français, ont mis en avant, avant de reculer face aux communautarismes au cours des dernières décennies.
Des millions d'euros de subventions publiques, aux frais du contribuable
Il est d'autant plus urgent de faire le procès de l'« antiracisme » que ces associations bénéficient de subventions publiques, prélevées par l'État et les collectivités territoriales sur les impôts de ces Français dont elles n'ont de cesse de dénoncer le « racisme » supposé et jamais prouvé.
Mettre l'utilitarisme libéral au service des valeurs conservatrices
Comme dans le cas du scandale des aides publiques à la presse écrite, il est possible de faire coïncider un libéralisme d'ordre utilitariste avec les valeurs conservatrices : il est déjà illégitime que l'État verse une partie des impôts qu'il lève à des associations, et cela est d'autant plus illégitime - et néfaste - que ces associations sont nuisibles à la société française.
La doctrine qui doit résulter de la coïncidence entre libéralisme et conservatisme fera l'objet d'un billet ultérieur, dans lequel j'en révélerai le nom polémique.
Roman Bernard
Criticus est membre du Réseau LHC.

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