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Quelque chose en plus au moins

Publié le 11 décembre 2008 par Chroneric

Hier soir, j'ai pris une grande claque dans la gueule en zappant par hasard sur France 2. L'émission Ca se discute présentée par Jean-Luc Delarue avait pour sujet "Comment évolue notre regard sur les trisomiques ?". C'est étonnant comme nos petits soucis peuvent paraître si insignifiants après tous ces témoignages.

Pour les parents qui apprennent qu'ils vont ou qu'ils ont donné naissance à un enfant atteint de ce handicap, c'est un grand choc. C'est autre chose que le jour où votre adolescent vous fait part de ces orientations et choix de vie contraire à vos principes ou qu'un train en retard de cinq minutes. L'arrivée d'un enfant handicapé au sein du foyer implique de nombreux sacrifices. C'est un combat de tous les jours pour faire accepter la différence parmi les proches mais surtout dans la société. Eviter que son enfant intègre des écoles spécialisés ou des centres d'insertion professionnels spécifiques est vital pour l'enfant car il se développera plus facilement et gagnera en autonomie s'il se trouve au milieu d'enfants dits "normaux". Les parents se battent pour éviter une marginalisation.

Alors, au début ce n'est pas simple, il y a ce phénomène naturel de rejet qui peut survenir. On peut se demander s'il ne serait pas mieux de le placer dans une famille d'accueil, voire même de l'abandonner comme l'a expliqué Carine, cette maman infirmière qui souhaitait tellement un enfant parfait et qui a eu des pensées très dures après la naissance de son petit Antoine. Mais elle a su écouter et réfléchir et après de longues années de patience et persévérance, maintenant elle est fière de lui. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe des personnes qui choisissent d'accueillir un enfant trisomique comme ces parents qui cherchaient à adopter après avoir eu quatre prématurés, dont les problèmes de santé ont été difficiles pendant des années. Comme nous l'explique la mère de famille, accueillir la petite Marie-Alyre a été voulu (pas au début de leur démarche) parce qu'il lui semblait que ça allait être plus facile que ce qu'elle avait connu auparavant avec ses enfants naturels. Quelle leçon de tolérance et de générosité.

Mais qui sont ces jeunes personnes dont le poids du handicap leur met tant de bâtons dans les roues pour vivre normalement ? J'ai été frappé par le témoignage d'Aymeric. C'est peut-être bête ce que je vais dire mais l'image que je me faisais des trisomiques était à des années-lumière de ce que j'ai vu dans cette émission. Bien sûr, il y a plusieurs niveaux de trisomie. Aymeric vit chez sa mère, certes, mais il parait tellement normal ! Il arrive même à consacrer du temps à sa passion en ayant tourné dans un court-métrage avec Marie-Christine Barrault. Quand il s'exprime, son handicap est à peine perceptible. D'ailleurs, Jean-Luc Delarue l'a beaucoup questionné pour montrer combien il n'avait rien de différent avec nous.

Et puis, il y a ce couple qui nage en plein bonheur, Morgiane et François. Fiancés, ils prévoient de se marier en juillet 2009, si d'ici la fin de l'année, ils n'ont pas changé d'avis. Car ils se sont donnés un temps de réflexion. Elle travaille, lui cherche, elle vit seule dans son appartement. Ils souhaitent donc fonder un foyer comme tout à chacun.

Comme l'a déclaré je ne sais plus qui, la trisomie c'est un chromosome en plus mais ce n'est pas quelque chose en moins. Ils donnent en effet beaucoup. On devrait d'ailleurs les copier. Ils sont spontanés, expressifs et distribuent de l'amour à leurs proches et à ceux qui prennent la peine d'être leurs amis. Ils ne calculent rien, tout est vrai. A côté, nous semblons handicapés par des peurs et des préjugés, des barrières inutiles.

Alors, évidemment, il ne faut pas se précipiter vers un trisomique pour se donner bonne conscience et collectionner ces amis comme on collectionne les fèves et avoir ainsi son petit trisomique chez soi. Si vous voulez faire de l'humanitaire, aidez les Restos du cœur par exemple. Non, c'est à l'occasion. Si un voisin, par exemple, présente ce handicap, engagez la conversation, prenez les devant spontanément. Une réelle amitié peut naître et pourquoi pas changer votre vie comme cette femme dépressive qui avait regardé l'émission il y a six ans et qui l'est beaucoup moins aujourd'hui. Malgré le poids de leurs problèmes et des ennuis de santé liés à ce handicap, ces personnes sont toujours souriantes et dynamiques.

Soyez donc prêts à donner et n'ayez pas peur de recevoir autant, sinon plus, en échange.


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